« Toc, toc, tu connais la Val Seriana ? C’est ma porte d’entrée en Italie ! Signé, Cassandre Herbert, historienne de l’art installée à Rome » Voilà plus ou moins le mail que j’ai reçu, début juin. En pièces-jointes, un article. Une histoire de famille, des photos aux tons sépias des années 1970, des souvenirs et de bons conseils. Je l’ai lu, et j’ai décidé de le publier. Comme moi, suivez Cassandre dans cette vallée qui a fait entrer l’Italie dans sa vie. Je lui laisse tout de suite la parole.

La Val Seriana – ma première rencontre avec l’Italie
Il y a des lieux où l’on se sent immédiatement chez soi. C’est ce que j’ai ressenti lorsque je suis revenue, en 2008, à Villa d’Ogna, un petit village de la Val Seriana Supérieure situé au cœur des pré-Alpes Bergamasques. Plus de quinze ans avaient passé depuis mon premier voyage en Italie (j’avais tout juste 2 ans), pourtant, j’ai tout de suite été prise d’une forte émotion : un mélange d’apaisement et de sentiment d’appartenance qui ne se rapporte qu’à ce lieu. Un ami m’a dit un jour qu’il existait sans doute une mémoire dans nos gènes qui fait que l’on se sent appartenir à un lieu plus qu’à un autre, je le crois ! Pour moi c’est cette vallée !

L’italien ouvre des portes
Cette paix intérieure s’est intensifiée en apprenant l’italien (era ora!*) durant ma licence juste avant de partir en Erasmus à Bologne, en pouvant désormais communiquer avec ces zii e zie** de plus de 80 ans qui ont tant d’histoires et d’anecdotes à me transmettre sur leur jeunesse, leur vie, la région et leur zio Basilio adoré (mon arrière-grand-père maternel) qui émigra en France avec l’un de ses frères au tout début du XXe siècle.
*il était temps !
**oncles et tantes

Je sais que j’arrive enfin à destination et que les vacances peuvent commencer lorsque, sur la route qui mène à Villa d’Ogna, les montagnes semblent tout à coup, grâce à un effet d’optique, se croiser et se refermer derrière notre passage. Alors je n’ai plus qu’à ralentir le rythme, aller saluer la famille, déguster les crodino (apéro sans alcool au goût amer et à l’étonnant couleur orange fluo) que l’on m’offre et admirer chaque soir, si le ciel est dégagé, un magnifique coucher de soleil comme on n’en voit qu’en montagne.
Dormir au frais
Depuis quelques années, j’y reviens chaque été avec mon fiancé Tiziano afin d’échapper à la chape de chaleur qui s’abat sur Rome entre fin juin et début septembre. À Villa d’Ogna, comme dans le reste de la vallée, 25ºC maximum assurés ! L’air y est pur, les nuits paisibles et parfois un duvet est même nécessaire durant la nuit (10ºC, quel luxe !). Pour les envies de grandes villes, Bergame n’est qu’à 45 min en voiture, sinon Clusone, située à 5 min en voiture, n’est pas en reste avec ses églises à visiter et ses différents palais ornés de fresques sur les façades (comme le Palazzo Comunale et son horloge ou encore l’Oratorio dei Disciplini et sa célèbre danse macabre, le Trinfo della Morte).
C’est une autre Italie que l’on découvre ici, loin du tourisme de masse, une vie ancrée dans le réel et la quotidienneté où la nature est omniprésente.


Activités en Val Seriana
Les activités sont nombreuses. En hiver, la vallée est prise d’assaut par les milanais pour ses stations de ski. En été, elle est désertée, sauf par les amoureux de randonnées. Depuis Castione della Presonala (qui culmine entre 700 et 2500m d’altitude) plusieurs sentiers sont à la portée de tous ou des habitués de la montagne. Le Passo degli Sposi, le Sentiero del Bosco Incantato pour les familles, la via del Latte ou la Vetta della Presolana pour les plus hardis.
L’an dernier, je n’étais pas en très grande forme physique, donc entre deux visites familiales, nous avons décidé d’aller au moins jusqu’aux Baite del Möschel (1265m) et aux Marmitte dei Giganti (littéralement Marmites des Géants), de belles cascades accessibles depuis Valzurio.




Lucie : à lire pour savoir ce qu’est une malga, mon article de 2020.
Petits conseils pour visiter la Val Seriana :
- Consulter ces sites pour repérer les sentiers et avant de partir en randonnée afin de savoir quel refuge est ouvert : https://www.valseriana.eu/ https://visitpresolana.it/
- Pour les spécialités locales, il faut goûter les casoncelli (des pâtes farcies à la viande de porc et de bœuf, parmesan, persil, poire et biscuit amaretti, le tout poêlé dans un mélange de beurre, sauge et lardons) et la VRAIE polenta bergamasque accompagnée d’un civet de lapin ou, en antipasto, recouverte de lard de Colonnata.

L’autrice, Cassandre Herbert
Je suis historienne de l’art, j’ai 33 ans, je vis à Rome depuis 4 ans, après des années d’allers retours entre Paris et Rome. J’ai aussi vécu 1 an à Bologne, (vive l’Erasmus !) et 8 ans à Montréal. Vivre en Italie, c’était un retour aux sources, mais aussi une évidence depuis que j’ai rencontré mon fiancé, originaire d’Aprilia (province de Latina, dans le Latium) il y a 9 ans. En ce moment, je collabore, à la demande, avec le marché de l’art en tant qu’experte et j’espère réussir à devenir guide pour partager ma passion de l’art et de l’Italie.
Retrouvez Cassandre sur Instagram ! Merci à elle de nous avoir ouvert les portes de sa vallée.
j’ai 33 ans, c’è scritto. La prima foto è scattata negli anni 70 e ha due anni. Sicuramente adesso ha più di 40 anni.
Anche se la foto fosse del 1979 lei avrebbe almeno 44 anni… forse è stata scattata prima
La prima foto di Cassandre bambina dovrebbe essere degli anni 90 🙂 l’altra, della mamma, degli anni 70
Merci Lucie de ce énième beau reportage qui donne envie de foncer la bas l’été prochain. Et merci à Cassandra, il est pour moi l’heure de se mettre à table et je salive devant le casoncelli !!!