Il est sept heures du matin et malgré qu’on soit en plein mois d’août, notre haleine fume un peu et se mêle aux vapeurs du café chaud. La nuit a été courte, mais nous sommes motivés : aujourd’hui, on monte en haut du Monte Marsicano, à 2245 m d’altitude, l’un des sommets du parc naturel des Abruzzes.
L’agritourisme où nous dormons se réveille doucement, les poules commencent à s’agiter et la patronne, la clope déjà vissé au bec, nous donne le pique nique qu’elle nous a préparé : de la mozzarella et des tomates serties entre deux énormes tranches de pain de campagne. Voilà de quoi me motiver à arriver au sommet.
On a bien fait de partir à l’aube : avant la grosse chaleur et dans un calme surréaliste, la montagne est baignée d’une douce lumière qui transforme petit à petit le paysage. Nous suivons le sentier et ses balises GR (blanc sur rouge), accompagnés par l’un des chiens de la ferme, un pasteur abruzzese a qui on voudrait faire des câlins.
Après un arrêt à la source pour remplir nos bouteilles d’eau, ça commence à monter sévère, on pose les pulls et juste au moment où l’on est tout content de sentir l’air de la montagne sous nos t-shirts : la PLUIE ! L’avantage, c’est qu’avec une telle vue dégagée, on la voit arriver de loin…
Vite, on remet les pulls, le k-way, l’attirail complet. La montée est vraiment rude, je suis trempée de sueur sous ma carapace en plastique, humide elle aussi. Soudain, au loin, un petit drapeau : on est arrivés ! Nous pénétrons dans un autre monde, avec son paysage pelé et peuplé de créatures étranges : des bouquetins mais aussi un vieux vagabond, Gianni, surnommé Jésus ou encore Spirit, qui erre d’une montagne italienne à l’autre ! Le drôle d’énergumène veut absolument prendre une photo avec moi, et commence à m’engueuler car je ne connais pas sa ville natale, dans la province de Milan.
Voilà l’heure que je préfère en rando : le pique nique contemplatif, satisfaisant sur le plan gustatif (hum, cette mozzarella) et visuel (wow, ces sommets à perte de vue).
La redescente sera un moment de suspens : oui, ou non, nous croiserons l’ours des montagnes qui a élu domicile dans cette vallée de l’Abruzzo ? Un de mes copains, naturaliste un peu timbré, espère bien que oui et descend de la montagne en imitant la bête à poils.
Malgré ses efforts, l’ours ne daignera pas sortir du bois, et nous rentrons indemnes à l’agritourisme (ouf).
Visiter le parc du Monte Marsicano :
Bilan de la rando : un énorme coup de cœur pour les montagnes de l’Abruzzo, une région d’Italie qui m’obsède pas mal depuis ma première incursion.
Si vous avez envie de vous y rendre, sachez qu’une voiture est quasi indispensable : le parc est entouré de patelins pas vraiment reliés par les transports en commun. Opi, Pescasseroli… pas vraiment des grandes villes connues !
Ne cherchez pas la plus grande ville voisine, il n’y en a pas. |
Le sentier que nous avons emprunté part du village d’Opi et il est balisé GR et facile à suivre, pas de risque de se perdre.
Cependant, il vaut mieux bien se renseigner sur la météo car la région se recouvre de neige pendant tout l’hiver !
Vous pourrez trouver des itinéraires de randonnées en consultant cette page.
Pour trouver notre chemin, nous avons suivi les conseils de nos hôtes qui nous ont choyés en nous expliquant le chemin et en nous préparant les meilleurs sandwichs de la galaxie.
Nous étions logés dans un agritourisme, La fattoria Morgana, qui présente l’avantage d’être situé sur le départ du sentier. Une super expérience d’hébergement, entre la cuisine de la maman (15€ pour un excellent repas à rallonge le soir, généreusement arrosé de vin rouge) et la compagnie de son fils de 14 ans Alessandro, qui nous a amenés dans un coin secret de rivière pour se baigner.
Cette famille de romains s’est installée dans la ferme depuis 20 ans et gère l’activité entre chambres d’hôtes, écuries et élevage de cochons.
Si vous voulez dormir sur place, n’hésitez pas à les contacter, le couple et leurs 4 enfants sont adorables (et parlent anglais, italien ou espagnol) : leur page facebook ou le site de booking.
Effectivement, la région semble se prêter à de bien sympathiques randonnées..
C'est de la folie pour les amoureux de la montagne… on n'en finit plus !
Super ton article Lucie 🙂 Il manquait juste un petite photo de ce panino qui donnait bien envie en tout cas 😀
Merci beaucoup ! Pour la photo du sandwitch, ma gloutonnerie me perdra… haha !