Je reviens tout juste de dix jours de reportage dans la capitale italienne. Ma mission ? Mettre à jour le guide Un Grand Weekend à Rome pour sa sortie en janvier 2019. J’ai donc arpenté les sanpietrini sans relâche, marchant une quinzaine de kilomètres par jour et prenant souvent plus de quatre pages de notes.
J’ai réalisé que c’était ma première fois en tant que touriste à Rome. J’y ai vécu, c’est vrai. Étudiante, puis prof stagiaire. Je l’ai visitée. Mais toujours comme une semi-locale, jamais comme une vraie touriste. Après 10 jours l’appareil photo en bandoulière, à visiter du matin au soir, j’ai sélectionné mes trois activités préférées dans la ville éternelle.
1 – Manger
Commençons par le plus important. Non pas que je veuille vous faire un remake de Eat, pray, love. Mais Julia Roberts et moi, on partage au moins ça. A Rome, elle et moi, on s’est régalées, on a joué des fourchettes, on a enroulé des spaghetti. J’ai goûté de tout, mangé sur les marchés, dans la rue ou à la table des osterie.
Street food à la romaine
Scène de rue, à Rome.
Un enfant à peine sorti de l’école passe devant vous, une boulette de riz panée et frite à la main, les babines luisantes, un fil de fromage pendant de sa bouche. L’heureux bambino se régale d’un suppli, spécialité romaine apparentée aux arancini siciliens. Pour le prix de 2€, on les achète dans les rosticerie et les déguste encore brûlants, à toute heure du jour.
Alors que vous détachez les yeux de l’enfant, votre estomac gargouille et vous avisez un groupe d’étudiants mordant goulûment dans des pizze rectangulaires pliées en deux. Argh, mais qu’est-ce donc ? La pizza al taglio est un petit bonheur romain. Partout en ville, on trouve ces minuscules boutiques, parfois dites forno, où acheter la pizza à la coupe. On indique la taille avec les mains, la vendeuse s’empare de ciseaux, découpe la part, la réchauffe, la plie et l’emballe. C’est prêt !
Vous commencez à voir flou quand passe devant vous un homme en costume, mallette en cuir à la main. Lunettes de soleil sur le nez, chemise impeccable, il semblerait sorti d’une pub Armani si ce n’était sa calvitie naissante et le cornet de glace à la fraise qu’il lèche consciencieusement. Oui, à Rome (et en Italie), tout le monde mange des glaces, à toute heure et en toutes saisons. Le contraste du sérieux de la tenue de travail et la légèreté du gelato coiffé de panna, la crème montée, est un spectacle amusant.
Vive l’apericena !
Les italiens n’aiment pas boire le ventre vide. Et l’Italie n’est pas du genre à laisser quelqu’un boire un verre sans grignoter quelque chose. Pour prévenir la crise d’inanition, dans toute la péninsule, votre verre n’arrivera jamais seul. Cacahuètes, chips, petites pizzas, bruschette… c’est l’Aperitivo. Une gorgée de Spritz, une bruschetta, deux gorgées, une poignée de patatine, les chips… ça donne soif tout ça, non ? Votre verre est vide, et vous vous dites tiens, si j’en commandais un autre, juste pour finir les pizzette ?
Bref, vous l’avez compris, l’aperitivo c’est le moyen le plus sympa de prolonger l’apéritif et de se préparer à dîner, à andare a cena.
Et l’Apericena alors ? Mieux que la cuisine fusion, l’Italie invente la fusion des repas. L’aperitivo se fait Apericena : un buffet entier de salades, fromages, jambons, légumes grillés, pâtes, pizza, riz, semoule… vous payez votre verre un peu plus cher et vous vous servez à volonté jusqu’à ce que les plats soient vides, ou la cuisine à court d’arguments.
A lire sur le sujet > L’article du blog découvertes Expedia, une bonne introduction à la cuisine romaine
2 – Se prendre pour un archéologue
Bien sûr, tout le monde le sait, Rome est une ville pour les amoureux de pierres, de vieilles pierres. Le forum, le Colisée, les romains et tout ça… J’avais déjà visité la plupart des sites archéologiques majeurs de Rome. Pendant ces dix jours, j’ai enchaîné les visites. Cette boulimie de statues m’a fascinée : en rapprochant ainsi les visites de sites archéologiques ou historiques, on réalise bien mieux les liens qui les unissent.
Par exemple, visiter le Colisée et apprendre qu’il a été bâti sur l’ancien lac artificiel de la Domus Aurea de Néron, et le lendemain, aller visiter ladite villa. Lors de la visite, apprendre quelle fonction avaient les « Nymphées », ces pièces ornementales et leurs belles fontaines. Se rendre au musée Étrusque de la Villa Giulia et réaliser que le jardin présente un Nymphée inspirée par ceux antiques.
Tout a un sens. Rien ne se perd, rien ne se crée. Ni les concepts, ni les pierres, d’ailleurs. Si le Colisée est aussi incomplet, c’est surtout parce qu’il a servi à la construction d’autres édifices romains. On appelle ça le réemploi : une sorte de recyclage à la romaine !
A lire sur le sujet > Un article de l’Ecole Française de Rome intitulé Les réemplois en architecture, entre Antiquité et Moyen-Âge, signé Philippe Bernardi et Hélène Dessales. Je n’ai pas trouvé de référence plus légère sur le sujet, et le résumé reste digeste et intéressant 🙂
3 – Flâner dans les jardins
Vous pouvez faire le test : allez sur google maps, sélectionnez le petit bonhomme street view, et jetez le au hasard dans Rome. Dans 90% des cas, vous verrez au moins un arbre, une façade couverte de lierre, un jardin ou une pelouse quelque part.
Rome est ville de jardins. Immenses autour des villas disséminées autour du centre historique. Plus petits sur les sept collines ou dans les couvents des églises. Verticaux au Trastevere ou à Monti, avec leurs façades colorées mangées de vigne folle. Visiter Rome au printemps est un enchantement. La nature en explosion semble crier aux passants la beauté de la ville sublimée de fleurs et de parfums.
A lire sur le sujet >La minimap de Rome, avec ses sublimes illustrations et ses beaux textes concoctés par Anne-Sophie Gracieux et Lucy Banaji.
Cet article est sponsorisé par Expedia, j’y ai écrit ce que je voulais en toute cohérence avec ma ligne éditoriale et décidant librement du thème et du texte.
Comment dire…cet article donne envie de manger et de se promener..mission accomplie non ?
Oui mon général ! 😛 Se balader dans un jardin en ruine une glace à la main, par exemple…
Quelle jolie balade tu nous proposes !
Merci pour ce parfum de « Dolce vita » ….
Ma di niente 🙂 ravie que ça t’ai plu
J’avais déjà bien envie d’aller visiter Rome, tu le sais, et ton article n’arrange rien ^^ Mais je te remercie quand même pour ce bel aperçu de la ville éternelle :*
Ahah de rien 😛 essaie d’y aller au coeur du printemps, une amatrice de fleur comme toi ne peux que succomber ! Bises Pauline
C’est malin, j’ai envie de suppli, maintenant, je ne te dis pas merci !;) Peut-être un des trucs qui me manque le plus de Rome en matière culinaire 🙂
Belle présentation. Tout à fait d’accord. Manger, visiter, flâner. Le résumé d’un séjour parfait à Rome (et partout en Italie). J’ai aussi été surpris et charmé par tous les parcs. Les grands comme Borghese, Villa Ada… mais aussi les petits plus anodins où il règne une joie de vivre, les parents et /ou la nonna qui viennent avec les enfants après l’école. Se poser avec un livre est une idée du bonheur pour moi. Et puis à Rome, il y a toujours un coin à découvrir, une église à contempler. Il y a un mois, j’ai enfin découvert Cinecittà. Un classique que j’avais oublié car écarté du centre.
Très bel article. Cela fait tellement longtemps que je rêve de Rome et que je n’y suis toujours pas allé. Pourtant j’ai bien une âme d’archéologue amoureux des vieilles pierres!
Ciao ! J’ai eu la chance de vivre à Rome l’année dernière, et c’était magique ! Hâte d’y retourner, mais pendant ce temps ton blog m’occupe un peu et me refait voyager là bas 😛 Ci vediamo pronto !
C’est chouette Maëlle, Rome est une ville qui m’a marquée à jamais, je te comprends !
C’est moi où à chacun de tes voyages tu arrives à dénicher des bonnes adresses ?
Je n’ai pas épluché ton blog à fond, mais pourrais-tu indiquer les activités à faire à Rome avec des enfants ? Genre plutôt petits, de 4-8 ans. De quoi les occuper quoi, car j’imagine que flâner risque de vite les barber !
Merci.