Tendance : le bâton à selfie

Le monde de la mode et ses caprices ne se cantonne pas à l’univers du chiffon. Le secteur du tourisme, lui aussi, s’adapte aux dernières tendances : les blogs concurrencent les guides de voyage, les portables remplacent l’appareil photo traditionnel et facebook remplace les soirées diapos de nos aïeux.

Et le phénomène ne s’arrête pas là. Les vendeurs à la sauvette savent aussi s’adapter aux exigences sans cesse renouvelées du touriste qui vit avec son temps, et pratique le selfie à tour de bras.
Le problème ? Face au gigantisme des monuments romains, difficile de saisir à la fois son sourire béat ET le Colisée/la piaza Navona/San Pietro/…
La solution, venue d’Asie (forcément), c’est le selfie stick, ou bâton à selfie.

Autour des bâtiments touristiques, là où lors de ma dernière visite la tendance était au trépied de poche, les vendeurs harcèlent les passants pour leur vendre le précieux accessoire, garantie d’une photo réussie (22 likes sur facebook minimum)

Autour de la fontaine des quatre fleuves, Piazza Navona, les groupes de touristes jouent du bâton pour immortaliser leur incisives et le chef d’oeuvre du Bernin.

Hier, alors que j’attendais deux amies, un allemand m’a foncé dessus, le regard noir, selfie stick à la main, avant de me demander de me pousser, car j’étais dans le cadre. Ambiance.

« Le groupe du Laocoon, top délire ! » Si ces jeunes gens avaient un bâton à selfie, ils n’auraient pas eu besoin de se faire prendre en photo alors qu’ils se prennent en photo. CQFD.

Cependant, le débat fait rage autour du bâton à selfie. 

Dans la mesure où un selfie est, par définition, une photo prise à bout de bras, doit on considérer qu’une photo prise via le selfie stick est un selfie ou un simple autoportrait ?

Le selfie stick est il en train de créer un clivage entre les aficionados du selfie à l’ancienne et les partisans d’une modernité commode incarnée par le bâton à selfie ?

L’Histoire nous le dira.

Alors, pour ou contre le selfie stick ?