Citadine, pour moi, la plupart des nuits étaient orangées, couleur lampadaire, coiffées d’un ciel lourd de pollution, décoré parfois d’une étoile.
Des nuits bruyantes, étudiantes, fracas des bus, musique, cris.
Les nuits de Paris et ses insultes, menaces de viol pour toi qui te promène hors de chez toi. (oui c’est arrivé une fois, j’ai répondu au mec que le commissariat était à deux minutes à pieds et il ne m’a pas suivie, ouf).
Pour moi la nuit c’était ça : le regret de ne pas voir assez d’étoiles, le plaisir de sortir, de faire la fête, la peur de se faire emmerder en rentrant chez soi.
Aujourd’hui, pour la cinquième édition des #HistoiresExpatriées, sur le thème « Ma ville / Mon pays la nuit », je vais vous raconter la nuit en Italie. Enfin, surtout les nuits vénitiennes.
J’avais déjà consacré un article à la vie nocturne à Venise, vous pouvez le lire par ici. J’y prends le pouls d’une soirée vénitienne, heure par heure.
Cette fois, je vais me concentrer sur ce qui fait la particularité et la magie de Venise la nuit.
Venise la nuit
Crépuscule
Les premières émotions de la nuit arrivent avec le coucher de soleil.
Venise est somptueuse à l’heure dorée. Avant de passer de l’aplat du bleu au noir lisse et profond, l’eau, l’air, le ciel et les nuages expérimentent toute la palette du peintre.
J’ai l’impression d’avoir écrit des lignes et des lignes sur le sujet. Je ne voudrais pas me répéter, ou t’ennuyer, lecteur, lectrice. Mais la magie du coucher de soleil reflété en mille éclats mouvant sur les canaux de Venise, c’est merveilleux. Toute l’année, tous les jours.
Et tu sais quoi ? Ce spectacle n’est que le prélude à la nuit, noire et belle. Oui, noire, pas orangeâtre.
Nuit noire
Pour les citadins, retrouver le noir d’encre de la nuit rime souvent avec vacances à la campagne, ou nuit d’été sur la plage. Des nuits où les étoiles semblent envahir le ciel de leur explosion lactée. Pendant que nous sommes sous la pollution des villes, elles continuent à briller, oubliées.
A Venise, on trouve un compromis entre la magie de ces nuits loin de toute lumière humaine et les nuits citadines saturées d’orange.
Si le ciel n’est certes pas tacheté de la blancheur de la voie lactée, on distingue bien plus d’étoiles à Venise. Parfois, même, quelques constellations. Encore un avantage de la vie sans voitures : pas besoin d’éclairage public très puissant, place au noir de la nuit.
Sur certaines fondamenta, on croise des promeneurs, armés de lampes de poche.
Si vous voyez de drôles de cercles de lumière danser sur les quais, ce ne sont pas des feux follets, mais des chiens au collier lumineux.
La nuit à Venise a aussi le pouvoir de révéler l’intérieur des palais, lorsqu’ils sont éclairés. Les plafonds décorés et les énormes lustres de verre s’offrent soudain, avec la nuit, au regard des passants.
Sécurité la nuit à Venise
Des rues étroites, sombres, remplies d’angles morts, de passages et de dédales… le paradis des assassins, des tires-bourses et autres ladrons ?
Rassurez-vous, vous n’êtes pas dans Assassins Creeds, ni dans la Venise des siècles passés. Au XXIe siècle, Venise est probablement la ville la plus sûre dans laquelle j’ai vécu.
Les rues sont désertes mais n’ont rien d’inquiétant. Je ne me suis jamais faite emmerder, ni interpeller.
Ah, si, une fois, un mec bourré assis sur un pont m’a dit que j’avais de belles jambes. On est loin des menaces parisiennes.
D’une manière générale, en Italie, j’ai rarement eu droit à des « salut tu suces » ou autres propositions scabreuses et insultantes. Alors qu’en France c’est monnaie courante….
Les italiens sont plutôt des mateurs discrets, parfois commentateurs : les « bella » et « bellissima » sont plus répandus que les insultes. Et encore, je pense à Rome, pas tellement à Venise. C’est agréable de ne pas se sentir comme un bout de viande quand on marche dans la rue…
Cet article participe donc au 5e RDV d’#HistoiresExpatriées ! A venir ici, la liste des articles des blogueurs et blogueuses participant.e.s !
- Hélène vit au Mexique et participe pour la première fois au RDV : bienvenue ! Elle nous emmène à Monterrey
- Cécile nous transporte du côté de Toronto et de ses nuits colorées
- Connaissez-vous Edmonton au Canada ? Ferdy nous parle de ses nuits quelque part en Alberta
- Changement de continent, on débarque à Turin pour savourer sa movida et ses aperitivo
- Emmitouflez-vous dans une bonne écharpe, on part en balade dans Vienne, la nuit !
- Expat récidiviste, Stéphanie nous raconte la nuit en Nouvelle Zélande, à San Francisco, en Angleterre et en Ecosse
- Angélique continue de nous raconter son expérience sénégalaise la nuit : dépaysement garanti
Pour diffuser cet article, vous pouvez l’épingler sur Pinterest 🙂
Quel bel articles, quelles belles photos ! Cela me donne envie de retourner à Venise.
Merci beaucoup, je vous le souhaite pour bientôt alors 🙂
C’était très poétique cette balade !
Merci Stéphanie ! J’ai eu un problème avec mon shooting photo que j’ai du annuler à cause du brouillard alors j’ai bricolé avec les clichés que j’avais héhé
ah oui je comprends le luxe que c’est de vivre dans un endroit sécurisé et surtout pas emmerdant en tant que femme !
c’est plate pour Paris, j’espère que ca s’améliorera ! et merci pour cette jolie balade nocturne !
Merci Ferdy ! Oui clairement c’est un luxe, et à Paris je ne l’avais pas. J’ai cité Paris car c’est la pire expérience pour moi, bien qu’à Montpellier, la ville ou j’ai étudié, j’ai souvent eu droit aussi à ce genre d’interpellations poétiques d’inconnus.
Je ne sais pas si ça me rassure de savoir que le harcèlement de rue est monnaie courante à Paris (j’en ai fait les frais aussi) et anecdotique ailleurs… À Toronto, c’est pareil qu’à Venise on dirait. Je n’ai jamais eu de problème la nuit (ni le jour d’ailleurs).
À part ça, je n’avais jamais réalisé qu’une ville sans voitures aurait besoin de moins d’éclairage ! En tout cas ta ville me donne des envie de voyages 🙂
Merci Cécile pour ton commentaire… et oui pour l’éclairage public il est grandement dû à la sécurité routière 🙂 d’ailleurs dans ton article, ce qui m’a frappé, c’est justement la lumière et les couleurs :O
C’est chouette de découvrir Venise autrement que par les classiques photos touristiques et de nuit en plus!
Merci Pauline 🙂
Bonjour,
Comme d’habitude vos articles sont vraiment top, ça donne envie d’aller faire une tour à Venise. Surtout si c’est comme sur les photos et qu’on à privatisé la ville pour vous ☺ (il n’y a quasiment personne sur les photos comme si vous étiez seule dans cette grande ville, c’est assez incroyable).
Continuez comme à nous faire partager votre expérience, on adore ^^.
La nuit, il n’y a pas un chat dans les rues de Venise… et le jour, il faut fuir la foule dans les calle les plus étroites ! Merci pour votre commentaire qui me touche beaucoup !
Ciao Lucie,
Comme d’habitude chouette article. J’adore Venise la nuit….traverser la lagune pour aller à Sant’ Erasmo avec le vaporetto de nuit, magique (pour moi)… Je fais comme toi, j’adore regarder à travers les fenêtres pour voir les plafonds, les lustres… Je serai à Venise début février, et j’ai prévus de me balader aux petites heures du matin…. Hâte de retrouver « ma Sérénissime »
Je ne l’ai jamais fait, ça doit être un moment suspendu dans la nuit, sur l’eau, wahou… j’essaierai !!