Un cours de base en photographie, des conseils pour découvrir la Toscane, des astuces pour s’expatrier en Italie et des petits coins secrets de Rome, voilà ce que nous propose Céline dans cette interview ! Expatriée française en Italie, Céline inaugure une nouvelle rubrique sur ce blog : conversation avec un-e expat.
J’ai rencontré Céline un peu par hasard, grâce à facebook. On s’est vues quelquefois pour partager un café ou une assiette de pâtes et échanger sur notre expérience commune d’assistante de langue. J’ai continué à la suivre sur internet et j’ai découvert qu’elle fait de superbes photos de l’Italie. Céline y vit depuis un moment maintenant, et quand elle ne donne pas des cours de français elle parcourt le pays son appareil photo à la main.
Je pense proposer des conversations similaires plus régulièrement, pour vous permettre de découvrir la variété des parcours d’expatriés en Italie, de leurs expériences et de leur vécu. Si vous cherchez des informations précises sur l’expatriation en Italie, je vous conseille de visiter le site Expat.com, qui comporte un forum dédié à vos multiples questions.
Vous êtes vous même expatrié français en Italie, et vous avez envie de vous exprimer ? Contactez-moi via le bouton contact dans le menu à droite 🙂
Sauf indication contraire, les photos illustrant cet article ont été prises en Toscane. Toutes les photos sont la propriété de leur auteur, Céline Flet. Merci de ne pas les utiliser sans son autorisation.
Céline en plein travail 🙂 |
Salut Céline ! Peux tu nous dire quelques mots pour te présenter ?
Ciao Lucie, ciao a tutti ! Je suis Céline ou peut-être Celly ou Salina voire Sylla. Bref, appelez-moi comme vous voudrez ! Ce n’est pas donné à tout le monde de se faire entendre nommer Sylla ou Salina, entre dictateur romain et prince (ou dans mon cas « princesse ») de Salina, je ne pouvais pas mieux demander pour me sentir intégrée à la société italienne. De Sylla et de Salina, je n’ai en réalité aucune ressemblance, je suis simplement une petite française qui va à la conquête du monde en cherchant de le « franciser », non pas avec une couronne sur la tête mais avec le traditionnel béret, alors qu’à la main je n’empoigne pas le sceptre mais la traditionnelle baguette.
Tu vis en Italie depuis plusieurs années maintenant. De nombreux français rêvent d’en faire autant. Comment tu en es venue à devenir une expat ?
Cela fait maintenant presque quinze ans que je nourris cette passion pour la langue de Dante et pour le pays de Vittorio, mon grand-père. Tout commença lorsque j’ai décidé d’étudier l’italien, j’avais alors quatorze ans et j’étais loin de m’imaginer que je me serais autant passionnée. Je désirais connaitre la langue de mes origines, pouvoir converser avec mon grand-père de façon différente, afin qu’il puisse se sentir, l’espace d’un instant, comme s’il était de retour chez lui, en Italie. Cette passion a toujours eu une place considérable dans ma vie et elle s’est enrichie avec les voyages. Après avoir passé le Bac à Amiens, la ville ou je suis née, j’ai décidé d’entrer à l’université de Lille III Charles de Gaulle pour finalement me dédier entièrement à l’apprentissage des langues. J’ai ainsi obtenu le diplôme LLCE (Langues, littératures, et civilisations étrangères). Au cours de la troisième année de Licence, j’ai cueilli l’opportunité de partir étudier à l’étranger et cela par le biais du programme d’échange Erasmus. J’ai mis le cap sur Modena ! la ville est célèbre pour son savoureux vinaigre balsamique ! Cette expérience qui a duré six mois, a changé de nombreuses choses dans ma vie. Je vivais dans une sorte de tour de Babel, mes voisins venaient des quatre coins du monde !
J’ai en effet vécu dans diverses villes de diverses régions de la péninsule. Je me rends compte que j’ai eu beaucoup de chance car j’ai pu connaitre des réalités, des cultures différentes car l’Italie est un pays très riche, très diversifié, de par sa culture, marquée par son identité régionale, incluant des modes de vie et des dialectes propres. J’ai vécu dans un village, dans des villes et dans une capitale et après avoir plus ou moins tout testé, je peux clairement affirmer que je suis un rat des champs, que je préfère la campagne à la ville ! J’habite depuis plus d’un an à Rome mais chaque weekend j’abandonne cette ville pour rejoindre la tranquillité et la beauté de la campagne Sabine. En effet, Rome est une ville très chaotique, comme beaucoup de grandes villes et manque cruellement d’organisation c’est pourquoi, je lui préfère le climat calme et serein, les collines verdoyantes de la Sabine. La Sabine est est une région historique de l’Italie centrale qui tire son nom de l’ancien peuple des Sabins. Vous avez certainement déjà entendu parler de l’enlèvement des Sabines, ce n’est pas pour rien que les Romains ont choisi d’enlever les Sabines ! Cette zone est aussi très réputée pour son huile d’olive, qui est excellente ! De plus, pour moi qui aime photographier les paysages, la Sabine est l’endroit parfait pour laisser s’exprimer librement ma créativité. Rome, en tant que capitale, reste malgré tout une ville qui offre beaucoup, surtout sur le plan culturel. Vous trouverez votre bonheur en parcourant les nombreux musées de la Capitale ou en flânant à travers ses ruines. Un des avantages de cette ville, que je préfère et qui est bénéfique pour le moral, c’est son climat ! Elle est privilégiée par un climat méditerranéen et pour une personne comme moi, qui vient du Noooooord, c’est limite exotique de se trouver en hiver avec le soleil qui brille à longueur de journée.
En tant qu’expatriée, je sais que les italiens ont du te demander « Ma perché ? »Alors, pourquoi ce choix de s’installer en Italie ?
Il est vrai, qu’avoir choisi l’Italie comme destination pour m’expatrier semble très insolite ! On me demande souvent « ma perché ? » et je réponds que c’est peut-être « perché » j’adore la pizza, la pasta, il mandolino et le farniente mais pas seulement ! On s’étonne quand un jeune étranger a fait le choix de poser ses valises dans le Belpaese car les jeunes italiens sont de plus en plus nombreux à quitter leur pays pour fuir la crise, pour échapper au taux de chômage très élevé. C’est ce qu’on appelle « la fuite des cerveaux » ! L’Italie a toujours été un pays d’émigration. Pendant que les jeunes italiens émigrent, comme l’a fait mon grand-père il y a plus de cinquante ans, moi je reste là et je m’efforce tant bien que mal de faire vivre ma passion pour ce pays, pour cette pauvre botte tant piétinée mais, comme le disait Elisabeth Spencer : » Quiconque à un rêve devrait aller en Italie. Peu importe si l’on pense que le rêve est mort et enterré, en Italie, il se lèvera et marchera à nouveau ».
Tes photos sur facebook me font toujours rêver… tu peux me parler un peu de ton rapport à la photo ? Tu as appris comment ?
On me demande souvent si j’ai suivi un cours sur la photographie et les plus audacieux me demandent s’il s’agit de ma profession. Pour faire bref, je n’ai participé à aucun cours, j’ai seulement feuilleté un ou deux livres sur le sujet. C’est pour moi, une passion, un passe-temps voire plus, une émotion ! Lorsque je me retrouve derrière l’objectif, je laisse parler mes yeux et mon cœur car ils savent parfaitement capturer et transmettre mes émotions. Ce qui me plait le plus, c’est de produire quelque chose de beau car la beauté doit être cultivée !
Ton travail m’inspire beaucoup quand je fais des photos, en voyage, surtout pour les paysages. Je trouve que tu as un sens important de la composition, qui rend tes photos dynamiques et poétiques. Pourrais tu donner quelques conseils pour composer une photo de paysage intéressante ?
Tu as beaucoup voyagé en Italie. Quels sont les lieux que tu aimes le plus ? Allez, donne nous envie de voyager 😀
Je finirai par une question impossible. Je sais que tu es une romaine d’adoption depuis 2 ans maintenant. C’est quoi, ton lieu préféré, à Rome ? Si tu ne devais en citer qu’un ?
Rome n’est pas la ville que je préfère en Italie mais s’il y a un endroit que j’apprécie plus particulièrement,c’est « il Chiostro del Bramante » (le Cloître de Bramante). Cet endroit se trouve à quelques pas du Panthéon et de la place Navone, au numéro 5 de la rue Arco della Pace. Ce cloître abrite désormais un petit musée ainsi qu’un petit bistrot. Il fut bâti par Donato Bramante rival de Michel-Ange. J’aime m’y réfugier car c’est un lieu calme, un lieu de transition entre la cohue de la place Navone qui rivalise avec celle de la place du Panthéon. Le cadre est vraiment agréable, il est possible de prendre un verre voire de manger quelque chose pour les plus affamés. La carte du bistrot est sympa, elle change régulièrement. Le prix n’est certes pas très économique mais il ne faut pas oublier qu’on est dans le centre de Rome et qui plus est, à l’intérieur d’un joyaux de la Renaissance. Les expositions organisées par le musée sont exceptionnelles, très originales. En effet, tout est organisé pour solliciter vos sens. Bref, je vous recommande vivement d’y faire un saut !
Bonjour,
Bravo pour ces belles photos!
Peut etre pouvez vous me conseiller ?
Je suis a Rome jusqu’au 11 mai et je souhaiterais pouvoir faire un echange de conversations francais-italien pendant cette periode et continuer par la suite via emails et skype.
Je pensais pouvoir le faire avec ma logeuse, mais en vain.
Je suis quasi debutante.
Bien cordialement, Mijo
Bonjour Mijo, merci pour ton commentaire ! Pour trouver un tandem franco-italien tu devrais essayer d’écrire sur facebook dans le groupe francophones à Rome, sinon de chercher un aperitivo linguistico il y en a souvent, les gens discutent dans la langue de leur choix afin d’améliorer leur niveau 😉
Bonjour, je lis vos articles depuis peu et j’adore. Merci pour toutes ces précieuses informations.
J’ai une question peut être c’est indiqué dans l’article mais j’arrive pas à le trouver quelle est la page Facebook de Céline j’aimerais beaucoup voir ses Belles photos. Merci et continuez d’alimenter ce joli blog.