10 idées de voyage en Italie pour 2020

Je ne voudrais pas me prendre pour le Lonely Planet qui publie chaque année son « best in travel », autrement dit les destinations à découvrir pour l’année à venir. Ce classement est souvent critiqué, car il apporte une visibilité excessive à des régions que le tourisme de masse pourrait fragiliser. Les « vrais » voyageurs prétendent même s’en inspirer pour découvrir les régions et villes à éviter en 2020 !

Alors si vous ne voulez pas faire comme tout le monde, suivez mes 10 suggestions ultra-personnelles de villes italiennes à visiter en 2020. Vu mon « niveau d’influence », vous ne risquez pas de passer pour un mouton… Dire « Cette année je pars à Palmanova, je l’ai lu sur l’Occhio di Lucie » pourrait même vous donner un air au courant et alternatif du meilleur effet.

Trêve de blagues, après mes 10 destinations originales de 2019, je reviens avec dix nouvelles idées pour 2020 : prego !

10 idées de voyage en Italie pour 2020

Urbino, dans les Marches

La région en elle-même figure dans le top concocté par Lonely Planet. Urbino, d’une belle couleur d’argile, est l’un des berceaux oubliés de la Renaissance Italienne. Son architecture en garde la mémoire, à travers les nombreuses églises et les oratoires. Son palais Ducal n’a pas à rougir face à ceux de Venise ou de Mantoue : son escalier hélicoïdal (oui, oui, ce mot existe) est une merveille. En plus, la ville est entourée de douces collines herbeuses où admirer la beauté de son centre historique.

Mantova, la belle Lombarde

Une amie qui a vécu à Mantoue me l’avait un jour décrite ainsi : « C’est une très belle ville enveloppée dans un manteau de brume vraiment très épais ». Pour voir Mantoue, il faudrait donc prévoir l’équipement polaire spécial « plaine du po », une zone très touchée par l’humidité, la brume et le froid hivernal. Un matin de décembre, j’ai eu la confirmation de ce phénomène en visitant pour la première fois la ville. Mais j’ai aussi eu la surprise d’écarquiller les yeux à tout les coins de rue et de m’émerveiller à chaque détour des ruelles du centre historique. Entre le palais Ducal, l’église de la Rotonda, la majestueuse Basilique de Sant’Andrea… la journée s’est terminée en un clin d’oeil, me laissant une forte envie de revenir, plus longtemps cette fois, pour admirer le Palazzo Te, connu pour sa salle des géants.

Cagliari et le quartier des pêcheurs

Je ne connais pas Cagliari mais depuis que je fréquente assidument un sarde ce serait vraiment dommage de laisser passer ça. Surtout qu’on s’est déjà baladés ensemble, sur Google Street View, dans le quartier de San Michele. Avec ses maisons basses et colorées, c’est le quartier des pêcheurs qui plait aussi aux hipsters. J’ai aussi vu, lors de mes balades virtuelles, des salines et des flamands roses, et personnellement, je n’ai pas besoin de plus pour avoir envie d’y être.

Bobbio, une abbaye médiévale

La première fois que j’ai lu le nom de Bobbio, c’était dans un roman. Un moine copiste, risquant de perdre la vue et donc sa capacité d’écrire, se rend à Venise au XIIe siècle à la recherche du secret de la « pierre des yeux », qui pourrait lui rendre la vue. Plus que Bobbio, c’est une Venise médiévale et absolument fascinante que l’on trouve dans le livre. Mais avec un nom aussi rigolo, je n’ai pas pu résister à me renseigner sur cette ville, ou plutôt sur ce village. Bingo : une petite recherche sur google image et j’ai tout de suite envie de filer dans les montagnes émilianes* pour découvrir Bobbio et son abbaye.

A lire : le roman La pietra per gli occhi, de Roberto Tiraboschi

Disponible uniquement en italien

*en Emilie-Romagne, donc.

Salerne, le goût du poisson

Quand j’habitais à Rome, je prenais très souvent le train régional pour Naples. Presque 4 heures de voyage pour un peu plus du 10€, soit une façon très peu dispendieuse de passer son temps tout en voyant de jolies choses. Quand ça ne me suffisait pas, je continuais jusqu’à Salerne, où je m’étais fait une très bonne copine. Salerne, c’est Naples en petit. Des ruelles labyrinthiques et un centre coloré. C’est le goût du poisson du marché, des ventrées de dorades ou de pâtes au palourdes. Ce sont des souvenirs de mouettes qui jouent dans l’eau, de la silhouette des montagnes qui dominent la côte amalfitaine, d’une saveur d’iode et de soleil en même temps, sur la peau. C’est un endroit où je pourrais retourner tout de suite. Il n’y a pas mille choses à faire à Salerne, mais y être, c’est déjà beaucoup de bonheur.

Trento, au creux des montagnes

Reggio-d’Emilia, ville rouge

C’est un boulot de traduction qui m’a donné envie de visiter Reggio d’Emilia. L’autrice du texte en parlait comme d’un exemple (rare) de ville multiculturelle. Avec des noms de rues qui évoquent les grandes heures de la gauche et des partisans, et un mélange de personnes d’origines très variées, Reggio semble une ville curieuse de l’Italie centrale dont personne ne parle jamais. Selon moi, c’est déjà une raison suffisante pour y aller, mais en plus, tout un chapelet d’églises et de monuments y sont à découvrir.

Vicenza, trésor de la Vénétie

Attention, risque élevé de gobage de mouches ! C’est ce qu’il faudrait écrire à la gare de Vicenza, Vicence en français. Parce que cette ville est tellement jolie, que j’y ai passé la journée bouche bée, comme une andouille. Oh regarde ! Oh, mais, oh la la ! Ooooh ! Aaaaah ! Woooooh… on travaille la gamme des expressions de l’émerveillement tout en levant des yeux écarquillés vers les beautés de la petite ville.

Mon conseil : allez-y en semaine, sauf le lundi (musées fermés), prenez la Vicenza Card et ouvrez grand la bouche en visitant le Teatro Olimpico (merveille), l’église de Santa Croce, la Basilica Palladiana (un truc de ouf), etc, etc… vous pouvez même y rester deux jours si vous aimez prendre votre temps !

Palazzolo Acreide, la Sicile baroque méconnue

La dernière fois que j’étais en Sicile, j’ai hésité. Palazzolo Acreide ou Pantalica ? La première est une ville baroque avec des églises qui font tourner la tête, la deuxième est une nécropole de plus de 5.000 tombes dans une gorge au fond de laquelle coule une rivière glacée. J’ai opté pour la deuxième et c’est l’un des endroits que j’ai préféré de toute la Sicile, mais j’ai gardé en tête Palazzolo Acreide.

Cité grecque, qui compte aussi sa nécropole, la ville a une liste d’églises, de monuments et de musées longue comme le bras. Pourtant, qui de vous en a déjà entendu parler ? Un joyau qui a l’air bien méconnu et que je me ferais un plaisir de redécouvrir cette année.

Palmanova, la ville étoile

Pourquoi la ville, ou plutôt le gros village, de Palmanova est-il en forme d’étoile ? Parce que les vénitiens sont des gens bizarres. Vous ne voyez pas le rapport ? Cette ville, dans la région du Frioul, se trouve sur une ancienne zone frontière entre la République de Venise et les territoires des Habsbourgh. C’est donc en tant que ville fortifiée vénitienne, place forte à huit branches, que naît Palmanova. Toute l’architecture de la ville est rationnalisée et converge vers la Piazza Grande en son centre. Une curiosité que l’on perçoit encore très bien rien qu’en cherchant sur Google Maps.

Avez-vous déjà des voyages de prévus pour 2020 ?