Enfant, dans mon île singulière du joli nom de Sète, j’aimais me promener le long du môle en espérant entendre chanter les sirènes. J’ai toujours été fascinée par les îles : elles sont un microcosme replié sur elles mêmes et pourtant, elles contemplent le large, qui promet des ailleurs.
Pour moi, les îles ont ce quelque chose de rassurant et de protecteur.
On n’y accède pas comme ça, alors on s’y sent un peu à l’écart, tranquille et dans son monde.
Et en même temps, le monde entier arrive aux îles, avec les embruns, avec les bateaux dans les ports, avec le vent.
C’est d’ailleurs sur une île que j’ai finalement posé mes valises pour une durée record par rapport à mes habitudes : j’habite Venise depuis maintenant un an, douze mois ! Quand on me demande si j’aime y vivre, je réponds souvent « c’est un refuge ».
Aujourd’hui, je vous présente un article en collaboration avec une blogueuse que j’ai eu la chance de rencontrer à Venise, justement. Pauline est le genre de fille avec qui je sais presque tout de suite que je vais bien m’entendre.
Comme elle a plein d’idées, et que moi aussi, on a discuté « articles collaboratifs » et on s’est dit
« mais, si on réunissait 18 blogueurs qu’on adore pour parler de 18 îles italiennes ?! »
L’article que vous lisez aujourd’hui est le résultat de cette petite idée.
9 îles chez moi, et 9 îles chez Pauline, pour un tour complet de l’Italie.
On s’est grossièrement divisé l’Italie selon un axe improbable.
Chez Pauline, les blogueurs vous ont emmené dans les îles du Nord, de la Toscane, de la Ligurie, mais aussi en Sardaigne, l’île préférée de Pauline.
Chez moi, on met le cap au sud pour naviguer autour de la Sicile, aux îles Tremiti, dans la baie de Naples et sur des volcans.
J’espère que ces articles vous feront, autant qu’à moi, rêver d’îles italiennes.
Merci à tous les blogueurs pour leurs beaux textes !
Capri par Alexandra, du blog Itinera Magica
Capri. Vous avez beau en avoir entendu parler mille fois, vous la redécouvrirez comme si c’était la première. Capri fut pour moi un enchantement de chaque seconde. Je garde le souvenir d’une lumière inouïe, comme si j’étais revenue en Italie antique, et que les dieux et les nymphes jouaient parmi nous. Je me souviens de vues vertigineuses sur toute la péninsule sorrentine depuis les cimes fleuries du Mont Solaro, de nager dans la Grotte bleue au milieu des miroitements azurés, de passer en petit bateau au milieu des trois Fariglioni avec l’impression de conquérir un continent mythique, de me perdre dans les jardins et les méandres des routes solitaires, des havres secrets, des recoins jalousement gardés. Capri a beau être touristique, c’est un labyrinthe entortillé sur lui-même, et vous serez surpris de vous retrouver si vite et si souvent seul, loin du bruissement des gens beaux et riches qui rient sur les places claires. Anacapri reste hors du monde, traditionnelle, pleine de routes escarpées et d’oliviers centenaires. Partout, la mer guette, éblouissante, rieuse. J’ai tellement aimé Capri. Si un jour un dieu antique me changeait en cyprès, en paon ou en génisse pour me donner la vie éternelle, j’aimerais que ce soit à Capri !
Ponza, par Leslie du blog Lilly & Skogen
Située entre Rome et Naples, Ponza est une petite île habitée de l’archipel des îles Pontines, qui se trouve à environ 2 heures de bateau du continent. Peu connue en dehors de l’Italie, Ponza offre de nombreux atouts à ses visiteurs. Entre son authenticité, ses jolis chemins de randonnée et ses maisons colorées, tout est fait pour passer un séjour dépaysant.
Avec ses petits 9km2, en général, 2 ou 3 jours sur place – de préférence entre mai et septembre – suffisent pour bien visiter l’île. Aller à Ponza hors saison ne représente pas un réel intérêt dans le sens où les restaurants et les hôtels sont fermés, tout comme une partie des commerces. Seuls quelques superettes et un petit supermarché restent ouverts à l’année pour les 3400 habitants de l’île.
Parmi les lieux immanquables, on peut citer Ponza, le village principal de l’île, mais aussi la chiaia di Luna et la spiaggia di Frontone, deux plages aux décors incroyables. Le Monte Guardia permet quant à lui d’accéder au point culminant de l’île et de profiter d’une vue magnifique. Si la plupart des chemins de randonnées se trouvent autour du Monte Guardia, il en existe plusieurs à différents endroits de l’île. Ils sont tous indiqués sur une carte proposée gracieusement par l’Office de Tourisme du village principal. Pour se déplacer sur l’île, il est possible de louer une voiture ou scooter directement dans le port de Ponza et pour les plus roots, de vieux bus circulent toute l’année.
En bref, passer un séjour sur l’île de Ponza signifie balades en pleine nature, baignades, et bien sûr, comme un peu partout en Italie, dolce vita.
Ischia par Anouchka du blog Biobeaubon
En vadrouille sur la côte Amalfitaine, nous avons choisi de visiter Capri, la touristique mais non moins sublime, et Ischia. Ischia est accessible de Sorrento, pour une durée de trajet d’environ 1h avec 2 liaisons par semaines (en juin). Pas besoin de réserver, il suffit de se présenter au comptoir, directement sur le port. Ischia ne se visite pas comme Capri, l’île est plus grande, bien desservie par un réseau de bus plutôt économique, mais très prisé.
Enceinte et en visite pour la journée seulement, nous avons trouvé une solution pratique : une location de voiture en face du port chez Rental of Franco Ischia. Des vieilles voitures aux suspensions fatiguées, mais parfaites pour sillonner l’île pour la journée : 30 euros par jour, sans dépôt de garantie, sauf une photocopie du permis et un contrat.
Le propriétaire a même pris 5 minutes pour nous donner une carte en entourant les endroits à ne pas rater. Alors Ischia en une journée ? Déjeuner à Casamicciola et se perdre dans les ruelles, se baigner à Sant’Angelo, une carte postale tant le village est beau et pittoresque, longer la plage dei Maronti, se promener dans les rues de Forio, prendre le soleil et piquer une tête à Lacco Ameno et voir le Monte Epomeo en toile de fond, et longer Barano. Vous l’aurez compris, une journée n’est qu’un léger goût qui donne envie de louer une petite maison, poser ses affaires pour plusieurs semaines, et parcourir l’île, ses jardins colorés, ses plages cachées, profiter de la dolce vita dans les restaurants de villages et de termes. Une journée pour apercevoir la magie de cette île verte, bleue et fuchsia, entre mer, végétation luxuriante et bougainvilliers si chers à cette région. En attendant, je me plonge dans les livres d’Elena Ferrante pour continuer de vivre Ischia !
Procida par Jean, éditeur et rédacteur freelance
Venant de Naples, je débarque plein d’entrain sur la Marina Grande de Procida : je sens que l’île va me plaire. Maisons colorées, odeurs de pâtisseries, boutiques de plage… Je m’engouffre à pied dans les ruelles longeant l’église Maria Santissima della Pieta’, aux murs jaune citron.
Après une petite marche, je découvre un autre port, caché derrière une colline : c’est Marina Coricella, incroyable enchevêtrement de maisons couleur pastel qui s’étagent sur de hautes falaises de roche noire. Des barques colorées dansent doucement dans le port où des terrasses de restos se sont invitées, blotties sur les quais étroits. Ce havre a tout du mirage.
Après le déjeuner, je m’accorde une baignade sur la plage de sable noir de Chiaia, à quelques pas. Pas de lido organisé, une pente douce et une zone de baignade qui a tout du lagon : je ne m’attendais pas à trouver une plage aussi tranquille. En continuant le long de la mer, j’entrevois de délicieux jardins, où les bougainvillées envahissent les murs. Les odeurs de chèvrefeuille sont entêtantes.
Vulcano par Cédric du blog From Yukon
Avril 2014. Responsable d’un groupe scolaire en voyage, je découvre la Sicile depuis quelques jours. Au programme, déjà bien entamé : Catane, l’Etna et toutes les merveilles de ce petit coin du monde qui ne cesse de ravir mes pupilles et de faire danser mes oreilles, enchantées par cet accent que l’on ne trouve nulle part ailleurs en la Botte. Pour notre avant-dernière étape avant le grand retour, c’est une autre île sur laquelle nous nous rendons, fameuse pour ses bains de boue, son odeur spéciale et son activité sismique : Vulcano la bien nommée.
Étrangement, je n’ai que peu d’attente pour cette journée : je ne connais pas le coin et je n’ai jamais entendu parler de cet endroit. De fait, le déroulement plutôt spécial de cette épopée va faire que Vulcano se retrouve associée à jamais, pour moi, à des soucis : un groupe entier victime du mal de mer, toute l’équipe pédagogique recroquevillée sur elle-même pendant la traversée et, last but not the least, trois jeunes (temporairement) aveuglés pour avoir eu la mauvaise idée de plonger la tête dans l’eau sulfureuse du bassin à boue.
Pourtant, il parait que Vulcano est belle. Il parait que c’est un plaisir que de se promener sur les pics, d’observer battre le coeur de la terre et de respirer l’odeur étrange qui se dégage. Il parait également que les bains boueux sont excellents pour la peau et qu’il ne faut pas hésiter à venir ici pour soigner différentes maladies…
De tout ça, je ne pourrais confirmer qu’une chose : certes Vulcano est belle mais, ô divinités chtoniennes, il faudra que j’y retourne pour m’en rendre compte !
A lire sur son blog : Voir Vulcano (et y vomir)
Pantelleria par Claire du blog La Sérendipité
C’est après 8 heures de ferry que je la vois apparaître enfin.
Au lever du jour, elle est déjà sublime.
Pantelleria, c’est ce petit bout de terre situé au large de la Sicile. Une terre volcanique, aride et pourtant fertile. En ce mois de juin, les câpriers sont en fleurs, le vent souffle et le bleu de la mer contraste avec les roches de lave. Je suis immédiatement sous le charme !
Ici, inutile de se munir d’un guide. L’île n’étant pas très grande, aucun risque de se perdre. Et le bleu de la mer n’est jamais loin. Les habitants sont toujours ravis d’indiquer les sites exceptionnels et immanquables ou tout simplement de parler de leur île au voyageur un peu curieux.
Il y a beaucoup à voir sur l’île. Tout est émerveillement.
En arpentant les routes étroites, on découvre de nombreuses grottes et plusieurs sources d’eau chaude. On explore des endroits de baignade fascinant comme l’ Arco dell’Elefante, cette roche volcanique qui a pris la forme d’une gigantesque trompe d’éléphant. Un peu plus dans les terres, on se recouvre de boue dans les nuances changeantes du lac de Vénus.
Les spécialités traditionnelles de l’île sont un vrai régal. Une cuisine saine concoctée avec des produits frais de saison. Les dégustations de vins sont fréquentes aussi car c’est ici qu’on cultive le célèbre cépage Zibbibo. Chaque soir d’ailleurs, à l’heure de l’aperitivo, l’île offre le spectacle d’un coucher de soleil saisissant. En le contemplant, on aperçoit les côtes tunisiennes qui semblent si proches.
A Pantelleria, la nature est omniprésente, le calme règne. Un sentiment de liberté vous envahit et la sensation d’être éperdument vivant.
Stromboli par Aurélien du blog Voyage Way
L’île Stromboli fait partie des îles éoliennes, un archipel d’îles volcaniques situé au nord de la Sicile.
Stromboli est une toute petite île de 12 kilomètres carrés et en grande partie recouverte par le volcan qui porte le même nom. D’ailleurs, le nom Stromboli provient du grec ancien et signifie la ronde. Voilà qui décrit parfaitement la géographie de cette île !
Le volcan ne laisse que peu de place pour l’homme sur cette île. Peuplée d’à peine 500 habitants répartis dans 2 villages (Stromboli et Ginostra), l’atout phare de l’île Stromboli est donc son volcan …
Et si l’île Stromboli attire les voyageurs, c’est parce qu’il est possible d’observer les éruptions du volcan. En effet, réglé comme une horloge, les éruptions du Stromboli sont courantes et régulières. On peut en observer plusieurs par heure ! C’est donc l’intérêt majeur de ce volcan : observer une éruption …
Dans un billet publié sur le blog, je retrace mon ascension du Stromboli. Ou plutôt mon ascension ratée ! En effet, je suis allé sur le Stromboli en hiver et le volcan était littéralement dans les nuages. Conditions météorologiques pas vraiment idéales pour observer l’éruption du volcan depuis le sommet.
Si vous souhaitez aller sur l’île Stromboli pour faire l’ascension et observer les éruptions, sachez qu’un guide est obligatoire, sous peine de forte amende.
Pour l’aspect pratique, vous pouvez vous rendre sur l’île Stromboli en bateau depuis le port de Milazzo en Sicile (côte nord). Il est possible de dormir sur l’île dans l’un des hôtels, souvent pris d’assaut en haute saison. Réservation conseillée.
N’ayant pas pu observer les éruptions (j’ai juste pu les entendre) à cause de la météo, il faudra donc que je retourne sur l’île Stromboli 🙂
La Sicile par Chloé du blog My Sweet Escape
Les îles Tremiti par Lucie, c’est à dire l’auteure de ce blog 🙂
Mais comment est-il possible que l’on ne parle jamais, ou presque, de ce trésor qu’est l’archipel des Tremiti ?
Prenez un atlas. Mettez le doigt sur Venise, et laissez le glisser le long de la côte adriatique. Bien plus au sud, vous le voyez le petit éperon ? C’est le Gargano, c’est la côte des Pouilles qui commence. Les îles Tremiti sont là, au large.
Leur histoire est curieuse : d’abord refuge de moines, elle est ensuite choisie sous Mussolini pour la déportation des homosexuels. Une BD raconte ce moment sombre du passé de l’archipel : En Italie, il n’y a que des vrais hommes, par Luca de Santis et Sara Colaone.
Aujourd’hui, les barques à rame ont été remplacées par des ferrys qui transportent en une petite heure les visiteurs au cœur de ce paradis méditerranéen. Aux îles Tremiti, les bateaux ont l’air de voler, l’eau est cristalline, les cigales chantent fort.
Que l’on se balade entre les troncs tordus des pins sur l’île de San Domino ou que l’on fasse le tour de l’île en bateau, la palette est au bleu azuréen.
Un coup de bateau bus et l’on pousse jusqu’à l’île la plus intrigante, San Nicola et son église blanche. Plus un fil d’ombre, les rares figuiers poussent sauvagement au milieu des anciennes salles du couvent. Sur le plateau, au sommet de l’île, en se recueillant sur la tombe de Diomède, on s’invente facilement des histoires de bergers amoureux de sirènes, avant de repartir, en espérant revenir, souvent.
Pour mieux visualiser les différentes îles, voici une petite carte. En bleu, les « îles de Pauline », et en vert, « mes » îles.
Pour lire l’article de Pauline, c’est par ici !
Quelle collection de merveilles ! J’avais découvert les îles Tremiti sur ton blog et je les avais adorées. Je découvre Pantelleria et ça a l’air superbe. Les volcaniques – Stromboli, Vulcano – me font rêver. Et les napolitaines autre de Capri sont déjà sur ma liste de désirs ! Magnifique article !!
Merci Alexandra pour ta belle contribution à cet article ! Moi aussi, j’ai un faible pour Pantalica je dois dire 🙂
Plus on descend dans le sud et dans l’article et plus mon envie d’y aller grandi. Vulcano, la Sicile, les îles éoliennes, les Tremiti. Haaaaa, que de beaux endroits. C’est le choix qui va être compliqué à faire, lol.
Oh comme je te comprends ! Pour un trip 100% îles, faire la Sicile et quelques uns des archipels qui l’entourent peut être une solution 🙂
Bonjour Lucie,
Je suis heureuse de lire quelques mots sur les îles Tremiti… je me pose exactement la même question que toi: comment sont-elles si peu connues? Et en même temps, je me dis « tant mieux », ça les préserve 🙂
Je les ai découvertes à l’âge de 16 ans, en vacances avec mes parents, quelles merveilles! J’ai des souvenirs de snorkeling incroyables!
Ça c’est cool comme article ! Tout est là au même endroit on n’a plus qu’à choisir son île ! Bon perso, j’en veux plusieurs héhé…
L’autre moitié est chez Pauline de Petites Evasions Grandes Aventures pour rendre le choix encore plus complexe 😀
Je souhaite venir ici même une fois, regarder leurs vies sont intéressantes