Écrire un blog, c’est surtout échanger avec ses lecteurs et ses lectrices. De ce côté là, j’ai beaucoup de chance : je reçois de nombreux commentaires de passionnés qui me font découvrir encore de nouveaux visages de l’Italie. C’est pour cette raison que j’ai créé cette rubrique : donner la parole aux lecteurs et aux lectrices pour en savoir plus sur leurs liens avec le bel Paese.
Portrait de lectrice #2 Constance
Aujourd’hui, Constance nous parle des cimes majestueuses des Dolomites et de la campagne romaine. De Naples, du goût de la limonade soluble et de cadeaux à l’odeur de sainteté. De ses souvenirs d’enfance, de ses voyage d’adulte en Italie.
Ton premier voyage en Italie ?
Dans les Dolomites quand j’avais 4 ou 5 ans, je n’en garde que des bribes de souvenir. Mon papa fait parti d’un club d’escalade qui part chaque année à la montagne et cette année là, c’était dans les dolomites italiennes. Je me souviens du temps, d’une visite de Venise et surtout de la loterie du camping à laquelle je n’avais rien gagné.
La ville ou le village italien que tu préfères ? Pourquoi ?
Forcément le village de mon copain. Il est situé dans le Lazio entre la montagne et la mer, et à mi-chemin entre Rome et Naples. Même s’il n’y a pas grand chose à y faire, on peut toujours partir faire une expédition à la journée. Ce que j’aime là bas c’est le rythme lent de la vie qui se déroule : aller prendre son cappuccino au bar le matin, beaucoup manger avec la famille, faire la sieste pour ressortir quand la place principale se remplit de monde pour toute la soirée. J’ai l’impression de vivre vraiment l’Italie quand je suis là bas.
Comme ville je dirais Naples, je ne la connais pas bien mais j’ai adoré l’ambiance qui se dégageait de la ville et j’ai eu immédiatement envie de la découvrir lentement pour y revenir très très souvent.
Un voyage mémorable en Italie : quand, où, et pourquoi il t’a marqué ?
Peut-être la seconde fois où je suis allée dans les Dolomites. Toujours avec le club de mon père mais cette fois-ci j’avais douze ou treize ans. On campait près de Cortina d’Ampezzo et je suis tombée amoureuse de la région ! Aucune autre chaîne de montagne n’a trouvé autant de grâce à mes yeux depuis que j’ai aperçu les Tre Cime.
Le truc que tu ramènes toujours avec toi de tes voyages dans la péninsule ?
Fût un temps avec ma sœur nous ramenions toujours des “brioschi”, ces espèces de granulés acidulés qu’on met dans l’eau pour faire de la limonade, sauf que nous les mangions à même le pot et nos estomacs s’en souviennent encore. Aujourd’hui je ramène surtout de l’huile d’olive ou des produits du sud de l’Italie.
Une rencontre marquante ?
Peut-être une tante de la famille de mon copain. J’ai été invitée à venir déjeuner le midi et elle m’a reçue en m’offrant une représentation dessinée de San Folco, le saint patron du village, pour me bénir avec. Je suis totalement athée mais j’ai compris que c’était un geste très important pour elle que de me céder cette petite carte dessinée et que je n’étais pas traitée comme n’importe qui. Cela dit, j’étais bien mal à l’aise car je ne savais pas du tout comment réagir, en plus de ne pas comprendre un traître mot de son fort accent de Salerne.
Ton rapport à la langue italienne ?
C’est la première langue que j’ai pratiquée après le français. Pendant longtemps je n’ai su dire que “Un gelato al limon per favore”, ma mère avait dû me le faire répéter pour que j’aille lui chercher des glaces à elle, parce que moi je n’ai jamais aimé le citron ! Au départ je n’appréciais pas tellement cette langue, je la trouvais trop bruyante. J’ai découvert l’italien du sud et j’ai changé d’avis (mais j’ai toujours du mal avec les accents du nord). Depuis deux ans j’essaie de l’apprendre par moi-même, mais ne faisant pas vraiment de progrès je me suis décidée cette année, enfin, à prendre des cours particuliers. Je suis frustrée de comprendre sans pouvoir m’exprimer alors j’espère que ça va porter ses fruits.
Un truc qui te surprend toujours en Italie ?
L’aperitivo, cette invention géniale. J’ai l’impression que plus le village est petit plus l’aperitivo est fourni.
Un lieu, une adresse, une rando, un monument, etc… plutôt méconnus que tu as adoré ?
Je doute que ce soit un lieu méconnu mais je n’y ai jamais vu trop de monde: le coucher de soleil sur Florence depuis San Miniato al Monte. Il faut y venir avec juste de quoi faire l’apéro et on vit un moment parfait!
A Florence toujours j’ai adoré le couvent San Marco avec ses cellules de moine peintes.
Un petit rituel quand tu voyages en Italie ?
Je mange un Kinder particulier, un oeuf, que je n’ai jamais trouvé ailleurs, même si je crois qu’ils ont commencé à les vendre en France. Je vous l’accorde ça n’a rien de très typiquement italien mais c’est ma madeleine de Proust italienne.
Une galère de voyage toute italienne à partager avec nous ?
Il y a quelques années nous sommes parties en Toscane en voiture avec des copines. Nous avons loué la voiture à Nice et pensions faire une première escale vers Gênes. Or, on remarque que pas loin de l’autoroute se trouvent les Cinque Terre, toutes enthousiastes on décide de faire un détour “juste pour voir”. On n’avait pas bien compris que la côte ligure c’était avant tout des routes montagneuses à l’italienne, et on est parties pour trois bonnes heures de conduite aller/retour en serrant les fesses à chaque virage ou presque. La copine qui conduisait nous en a un peu voulu et c’est devenu une blague récurrente entre nous ce “petit détour” via le Cinque Terre. D’ailleurs on n’a vu que Montebello qui n’est même pas le plus joli village.
Pour finir, une expérience culinaire qui te mets encore l’eau à la bouche, juste en y repensant ?
C’est gras et c’est surement pas le meilleur plat italien mais j’adore les suppli ! J’en cherche désespérément à Paris depuis que j’ai découvert ça il y a deux ans.
Merci Constance d’avoir répondu à mes questions ! Si vous connaissez une bonne adresse pour manger des suppli (ou des arancini) à Paris, n’hésitez pas à la glisser en commentaire. Vous pouvez aussi retrouver Constance sur son blog, Histoire de voyager. Pour participer à la rubrique Portrait de lecteur/lectrice, vous pouvez m’écrire un petit mot dans la rubrique contact !
J’adore cette nouvelle rubrique !
C’est marrant, quand ça parle d’un village entre Rome et Naples, avec pas grand chose à y faire, on peut être sûr qu’il s’agit d’un village ciociaro… En recoupant avec le nom du saint patron, il s’agit de Santopadre, n’est-ce pas ? 😉
Ahah excellent détective ! C’est effectivement ce village! Je vois qu’il y a des connaisseurs.
Héhé 😀
Connaisseur en effet, mon père et mes grands-parents sont de la zone, on y passe nos étés depuis toujours ^^
La lecture de cette interview m’a transportée en Italie et la description des Dolomites dans « Un voyage mémorable en Italie » m’a donné des petits frissons parce que j’ai ressenti la même chose en y allant quand j’avais à peu près le même âge que Constance. Pour moi aussi les Dolomites restent les plus belles montagnes. 🙂
Vous me donnez de plus en plus envie avec les Dolomites :O
Bonjour, je découvre tardivement cet article mais pour des supplì à Paris vous pouvez tenter chez So Italia dans le 11e à côté de Nation. Malgré le nom qui sonne un peu faux italien, c’est un bon resto pas trop cher tenu par une famille italienne avec un authentique fritto misto à base de supplì, crocchè, et… fior di zucca pastellato à la ricotta, un classique du Sud Italia che j’aurais jamais imaginé trouver (et par hasard en plus !) à Paris.