« Rome ? Je connais super bien, le centre historique, le Vatican, la piazza Navona… même le Trastevere ! »
Impressionnant ? Pas vraiment, mais quand on visite Rome pour la première fois, on est tentés de suivre un programme ultra rodé, un vrai marathon sur 3 jours, avec au choix :
- La Rome antique (Colisée + Forums + Palatin + Panthéon)
- La Rome chrétienne (Vatican + « les grosses basiliques » + les églises ou on peut voir du Michel Ange)
- La Rome « authentique » (Trastevere + Janicule + Ghetto)
- La Rome monumentale (Piazza di Spagna + Fontaine de Trévi + Piazza Navona)
C’est bien, c’est beau, c’est facile (les guides touristiques proposent généralement des itinéraires dans ces thématiques là). Mais on a un peu l’impression de choisir la formule Kebab + sauce blanche + grande frite et supplément coca. Pas de surprise, on sait ce qu’on veut et on en a pour son argent.
Alors si vous avez envie d’aller un peu plus loin, et de changer de formule, pour une première visite de Rome ou pour votre 132e aller/retour (je vous préviens, c’est addictif), je vous propose une promenade dans le sud de Rome.
Le sud de Rome
A l’époque des romains, quand on pouvait encore être à la mode en s’enroulant dans un drap blanc, le sud de la ville servait à enterrer les morts le long des voies romaines qui filaient vers les 4 coins du monde connu. Les premiers chrétiens s’y cachaient pour prier dans les catacombes et les quartiers dont je vais vous parler n’étaient encore que de vastes champs où mener les brebis, pourvoyeuses du fameux pecorino.
Aujourd’hui, l’Urbs énorme s’étend bien au delà de la muraille Aurelia, qui délimitait la ville. L’urbanisation progressive du sud de Rome a donné naissance à des quartiers multiples, voisins et pourtant très différents.
- Garbatella, belle et ex-village populaire.
- Testaccio, une presque campagne résidentielle.
- L’Aventin, et son silence religieux.
- San Saba, la bourgesoise qui surplombe les ruines de Caracalla.
- Monteverde, vecchio et nuovo, perché lové contre la villa Pamphilj.
Une matinée à Garbatella
Vous aurez peut-être aperçu le quartier dans un film de Nanni Moretti, qui le traverse longuement à scooter dans Journal intime. Il y a de l’architecture fasciste, des case popolare, des ruelles, du street art et des chats à la Garbatella. Le tout peint ou repeint il y a longtemps dans de chaudes couleurs rouge, orange, que le temps transforme parfois en jaune coquille d’œuf.
Départ place Benedetto Brin, ma favorite, avec son immeuble unique et symétrique sous lequel s’ouvre une arche, comme une invitation à découvrir le quartier. Une multitude de ruelles pavées où se perdre, des maisons aux jardins remplis de fleurs, de pins parasols ou d’arbres étonnants, et de temps à autres une peinture murale, à l’honneur de l’AS Roma, de Totti ou d’un militant politique.
Longez la via delle Sette Chiese, arrêtez-vous Piazza Damiano Sauli pour observer l’étrange bâtiment fasciste, une école primaire gardée par des aigles de pierre, prenez le temps de goûter n’importe lequel des délices offerts par la Fornarina, une boulangerie qui vend aussi des pizza, entrez dans les cours d’immeubles, véritables espaces de vie.
Sur les marchés du Testaccio
Direction le quartier voisin du Testaccio pour une pause déjeuner sur le marché. Inauguré en 2012, il remplace l’un des plus antiques et populaires marchés de Rome. Situé juste à côté du musée d’art contemporain, le MACRO, il n’est fréquenté que des employés et des étudiants du quartier, qui côtoient parfois des groupes de touristes américains en visite guidée. Sur les étals, on trouve fruits, légumes et poissons mais aussi de splendides sélections de fromages et de charcuterie. Le top : se faire confectionner son panino en direct par la vendeuse, en choisissant soi-même les produits. L’addition dépend du poids, mais elle sait rester légère. Au centre du marché, des tables sont à la disposition de tous.
Pour digérer, une petite marche dans le quartier permet de découvrir ses immenses peintures street art ou son côté campagnard. Car le Testaccio s’est développé autour d’une colline faite de débris d’amphores, souvenir du port antique situé sur le Tibre tout proche. Aujourd’hui, la colline est encerclée par les boîtes de nuit et on y entend, la journée, chanter le coq. Un drôle de décalage qui est dans l’âme de ce quartier.
Monteverde le bien nommé
Lors de ma première année à Rome je n’en ai même pas entendu parler. Monteverde ? Connais pas. Il aura fallu qu’on m’y envoie travailler pour que je découvre ce beau quartier bourgeois de Rome. Un quartier tout en pentes et en longues avenues où croiser des signore aux lunettes de soleil Fendi faisant leur shopping dans des magasins très BCBG. Changement d’ambiance. Habité par des acteurs, des écrivains ou des artistes, Monteverde se garde comme un petit secret. On y vient pourtant pour visiter la villa Doria Pamphilj, plus vaste parc de Rome, ou encore la villa Sciarra, en face de l’université Américaine.
Pratique
Accès aux quartiers :
Garbatella : métro B, arrêt Garbatella
Testaccio : Métro B Piramide . Pour passer de la Garbatella au Testaccio, possibilité d’emprunter le bus numéro 23 sur la via Ostiense.
Monteverde : Du Testaccio, prendre le bus 3B et changer à Porta Portese pour le bus 44 et descendre à Abate Ugone/Donna Olimpia, à 400 mètres de l’entrée de la villa Pamphilj.
Alors, convaincus par le sud de Rome ? Si vous le connaissez déjà, qu’avez-vous visité ?
bon beh voilà, j’ai envie d’aller à Rome ce week end !! je vais arrêter ton blog : c’est trop de frustration ! 🙂
Hahaha je fais fuir mes lecteurs, nooon !
Je l’avais dit : c’est addictif !
Encore des photos qui font envie. Surtout quand il pleut ici ! Dommage que je parle pas Italien, c’est toujours frustrant de se rendre dans un pays et de ne pas parler la langue…
Merci Nois. Tu peux toujours essayer de te former a l’italien avec internet pour avoir une petite base puis sur place l’enrichir en allant à la rencontre des locaux, en dormant chez l’habitant… Tu seras bien accueilli !
Quelle belle ville… J’y vais chaque année. Il y fait si bon vivre !
Très belles photos !