En photo, une aranciata, une pile de livres, un éventail et de petits oiseaux en bois (photo personnelle).
Ma connaissance de la littérature italienne s’est construite un peu par hasard, sans trop réfléchir. Au début, je lisais surtout ce que j’arrivais à lire, ce qui m’étais accessible avec mon italien de débutante. C’est difficile, d’entrer dans un livre dont la langue nous résiste. J’ai refermé bien des bouquins – pourtant géniaux – avant de prendre du plaisir à me plonger dans un roman en italien. Puis une lecture pour la fac – Alberto Moravia, le conformiste – et enfin j’y étais, plongée dans un livre dont la langue coulait avec fluidité.
Un jour, je me suis rendue compte que sur les rayons de ma bibliothèque, il n’y avait pas beaucoup de femmes. J’ai décidé d’y remédier, et de m’intéresser aussi aux autrices contemporaines italiennes. Car il faut bien le reconnaître, sans cette attention portée à la création des femmes, j’aurais eu bien moins de chances de lire des autrices, moins nombreuses, parfois moins mises en avant.
Ainsi, des bibliothèques aux rayons de la librairie féministe de Padoue, j’ai peu à peu inclus les femmes dans mes lectures. Je partage donc aujourd’hui quelques unes de ces découvertes, à glisser, pourquoi pas, dans une valise ou un sac de plage, à lire en sirotant chinotto ou aranciata glacée.
Attention, cette sélection n’a rien de représentatif, elle correspond à mes lectures, faites au petit bonheur ces dernières années.
Autrices à lire en italien cet été
- Perché comincio dalla fine, Ginevra Lamberti – un peu enquête, un peu récit, le roman de Ginevra explore le rapport à la mort (et ça se lit très bien sur la plage).
- La Fortuna, Valeria Parrella – l’éruption du Vésuve qui a enseveli Pompéi, vue par Lucio, embarqué sur le navire de Pline.
- Azzore, Cecilia Giampaoli – sur les traces de son père, mort dans un crash aérien sur l’archipel des Açores, Cecilia raconte sa quête du passé avec une très belle écriture.
- Contro i bambini, Rosalba Santoro – maîtresse d’école, Rosalba Santoro en connaît un rayon sur les bambins, auxquels est dédié ce livre provocateur et drôle, contre les enfants.
- Madre Terra, Chiara Marchelli – un polar toscan plein de brumes, de violences domestiques et de racisme, sympa non ? Un livre très lucide sur l’Italie d’aujourd’hui et un récit haletant.
Autrices italiennes à lire en français
Ou en italien, bien sûr, mais celles-ci sont traduites, contrairement à la liste précédente.
- Tout faux (Niente di vero), Veronica Raimo – l’adolescence tumultueuse de Vero, qui étouffe dans une famille pour le moins particulière.
- L’art de la joie (L’arte della gioia) – Goliarda Sapienza – désormais un classique, le roman d’une vie de femme en Sicile (attention, scènes de violences sexuelles assez crues dès l’intro).
- Avant tout, se poser les bonnes questions (La questione più che altro) , Ginevra Lamberti – Le premier roman de l’autrice, que je n’ai pas encore lu, m’intrigue aussi beaucoup car il se passe à Venise. C’est le seul traduit en français pour le moment.
Vous pouvez retrouver un autre article de conseils de lecture d’été en cliquant par ici.
Et si vous avez envie de me traiter de féministe intégriste qui renie la création masculine, vous pouvez vous rassurer en consultant la liste de mes lectures de l’année 2023 : ouf, y a aussi (surtout) du bonhomme. Sinon, le bureau des plaintes, c’est au fond, à droite.
Quelles autrices italiennes manquant à l’appel me conseilleriez-vous ?
Bon été, et bonnes lectures.
Je conseille aussi La Malnata, de Beatrice Salvioni, traduit aussi en français.
Et le premier roman de Chiara Mezzalama, Apres la pluie
vient de sortir un livre de Cristina Campo » si tu étais là » correspondances échangées avec Maria Zambrano. Une auteure qui ma plus Sibilla Aleremo « une femme », Dans ma bibliothèque, je retrouve une anthologie « Nouvelles d’Italie, femmes écrivains » chez Alfil Editions de 1995, recueil parfait pour les vacances.
Bel estate a te Lucie
En italien je conseillerais bien l’acqua del lago non e mai dolce de Giulia Caminito pas besoin d’avoir un m2 de traduction pour le lire, ou la meta del bosco de laura Pugno tout aussi accessible
En francais la femme Bonsai d’Elisa Ruotolo pas de tout repos mais très littéraire.
Viola Ardone a ecrit 2 tres beaux livres (traduits en français en plus)
– superbe, singulier, poignant « Come d’aria »
de Ada D’Adamo. Court, élégant, épuré.
(2023)
– « Dove non mi hai portata » de Maria Grazia
Calandrone. La petite et la grande histoire,
la condition des femmes, la recherche
des origines mais tout cela en beauté et
sentiments car l’autrice est aussi, par
ailleurs, poète. (2023)