Un regard sur 2022

Photo de couverture : les pâturages toscans dans le brouillard matinal de janvier 2022.

Un petit bilan d’une année folle sur le plan professionnel et très calme du côté blog. Qui a encore le temps d’écrire un blog, en 2022 ? Alors qu’on passe déjà beaucoup de temps à peaufiner nos posts LinkedIn, à composer nos stories Instagram et à affûter os meilleurs tweets – ou pouets, pour ceux ayant migré sur Mastodon.

Mais avoir un blog, pour moi, c’est depuis le début un prétexte pour écrire, expérimenter, produire des articles sans trop savoir ou je vais, apprendre, échanger et m’amuser. Chose que les réseaux sociaux, tiraillés entre contenus lissés et trolls aux dents longues, permettent de moins en moins de faire.

Pourtant, en 2022, j’ai à peine écrit cinq articles sur le blog. Et sur les 42 brouillons qui dorment dans mon wordpress, seuls trois datent de 2022.

Faire de la place…

Face à ce déclin du blog, qui m’attriste, un seul constat : si j’écris moins ici, c’est parce que j’écris plus ailleurs. Et que mon temps libre devient un temps sans écriture. De plus en plus précieux à mesure que mon volume de travail augmente. En même temps, cette année, j’ai été en reportage un mois sur deux ou presque, de Naples à la Ligurie, dans un atelier, une cave, une étable ou dans un village sarde, je n’ai pas chômé. Réalisant des reportages dont je suis fière, comme mon sujet sur le pecorino des Balze Volterrane, paru dans Libération, ou celui sur les trains historiques italiens, pour La Vie du Rail. C’est génial de pouvoir faire ce métier, et d’arriver à le faire. Mais forcément, tout ça est chronophage. J’ai donc désinstallé Instagram de mon téléphone, et fortement limité ma consommation de réseaux sociaux, RS que j’avais paradoxalement installés « pour le blog ». Pour faire la promotion d’un article de façon ponctuelle, je me suis retrouvée accro aux stories, consommant tout et n’importe quoi. « Mais pourquoi je regarde un mec construire un pont miniature, en fait ? »

…faire taire les trolls…

Ce régime maigre en RS permet de récupérer un temps précieux, mais je garde quand même un vrai penchant pour Twitter, malgré son nouveau patron chaotique. En espérant qu’il ne parvienne pas à gâcher mon lieu d’échange en ligne préféré, celui où j’ai fait de belles rencontres et tant appris. Car on l’a tous et toutes constaté dans notre existence en ligne, les trolls sont féroces et leur appétit sans limites. Un contenu imparfait à leurs yeux et les voilà prêts à fondre sur nous pour nous envoyer commentaires désagréables, méchancetés ou dans le pire des cas, insultes, menaces et horreurs en tous genre.

…et arrêter de vouloir être parfaite

Récemment, j’ai reçu un mail (non sollicité), en anglais, qui affirmait qu’il était grand temps pour mon blog de s’offrir un redesign, car mon expérience utilisateur laisse à désirer. En lisant rapidement ces informations, j’ai ressenti une pointe de culpabilité. Oui, je sais, mon thème est dépassé, les mises à jours ne sont pas à jour, les widgets dépassés… et pendant ce temps le monde tourne, d’autres gens refondent leur site, organisent leurs contenus, améliorent leur présence sur les réseaux sociaux ! La bonne élève en moi se sent prise en faute, et culpabilise de ne pas être « au top ».

Même si j’ai appris depuis longtemps qu’on ne peut pas tout faire parfaitement, et que le bazar créatif de mon blog est justement ce dont j’ai besoin, quelque part, cette petite voix me bloque. Car écrire un article représente tout de même pas mal de temps, surtout si on veut le faire bien. Et voilà que la gamine perfectionniste me coupe les ailes. Est-ce que ça vaut le coup de passer du temps à écrire ça ? Et si le résultat était pas terrible ? Moyen ? Voire nul ? Il me suffit de repenser à la forêt de trolls pour que l’envie d’écrire me passe complètement.

Des articles ratés pour 2023

Alors en écrivant cet article je fais le vœux d’écrire en 2023 plus souvent par ici, et que mes articles soient :

• fouillis ;
• illustrés de photos pas forcément instagrammables ;
• spontanés ;
• et surtout que l’expérience utilisateur continue d’être le cadet de mes problèmes.

Allez, je vous souhaite de bonnes fêtes et une bonne fin d’année, auguri e buon anno nuovo ! Oui, en Italie, on dit bonne année avant l’heure et ça n’est pas bizarre – et on mange aussi des lasagnes le soir de Noël, mais ça, c’est une autre histoire.