Quand on vous dit gnocchi, vous pensez à un sachet de supermarché contenant des éléments en forme de petites boules, que l’on fait revenir à la poêle quand on n’a pas le temps de cuisiner ? Vous vous demandez quel est l’intérêt de cette nourriture qui remplit peut-être son job, vous alimenter, sans pour autant vous faire plaisir ? Eh bien, les gnocchi, en fait, c’est pas ça du tout. C’est beaucoup plus que ça.Voici un exemple très simple pour comprendre la différence :
A gauche, des « gnocchis » industriels qui n’ont pas vraiment de goût.
A droite, les gnocchi maison à base de pomme de terre et de courge que je me propose de vous apprendre à cuisiner. Des ingrédients simples, un peu de temps libre, et vous aussi, vous pouvez le faire.
1- La petite histoire des gnocchi
Ils sont italiens, on peut dire qu’ils sont nés en Lombardie. Mais ils ont une grande famille, les gnocchi. On les retrouve dans toute la péninsule, préparés selon différentes recettes, ou avec différentes farines.
Traditionnellement, ils sont mangés le jeudi à Rome (le jeudi, c’est gnocchi), gratinés avec de la mozzarella di buffala dans la région de Naples, à Gênes dans un bel habit vert pesto, un peu partout en sauce tomate ou nappés de beurre et de sauge (un délice).
C’est l’un des plats les plus répandus en Italie, et si sa préparation demande un peu de temps, la recette n’a rien de compliqué.
2- Ingrédients pour les gnocchi di zucca
Pour cette recette je vous propose une variante d’automne : les gnocchi di zucca, c’est à dire à la courge.
Pour 4 personnes environ, il vous faut :
– un beau morceau de courge, de la variété de votre choix (environ 400-500 g)
– 500 g de pommes de terre
– 300 g de farine (en prévoir un peu plus pour ajuster et fariner le plan de travail)
– 1 œuf
– Du gros sel
C’est tout.
3- Passez à l’action !
On prend les patates, on leur fait une croix au couteau sur le dos (ce sera plus facile à éplucher ensuite) et on les met à bouillir dans une casserole, ou une cocotte minute si vous avez. A la vapeur c’est très bien aussi ! N’oubliez pas de saler l’eau avec le gros sel.
Pendant ce temps la courge est nettoyée, coupée en morceaux et part se dorer la pilule sur une plaque de cuisson dans le four. (180°)
Le but ? Que tout ce beau monde devienne tendre et mou, prêt à se transformer en d’adorables gnocchi. Le temps de cuisson est donc variable, selon la forme de vos morceaux, votre four, etc. Je découpe la courge en demi-lunes pas trop épaisses de façon à optimiser la cuisson. Vérifier régulièrement : quand c’est tendre, c’est prêt !
Laissez un peu refroidir vos ingrédients pour ne pas vous brûler, et passez à l’épluchage des patates. Vous allez ensuite les passer à la moulinette, au presse purée ou les écraser à la main avec la courge, pour former une purée. A vous de voir la méthode qui vous convient.
Quand la purée est prête, mélangez y l’œuf à la fourchette avant de verser 300g de farine que vous incorporerez en travaillant la pâte à la main. Au début, ça va coller, puis progressivement la pâte va devenir lisse et élastique et ne collera plus. S’il le faut, n’hésitez pas à rajouter de la farine jusqu’à obtenir la texture lisse (mais pas sèche !).
Courage, vous y êtes presque !
Maintenant, on va couper de petits morceaux de pâte pour former des colombins. Répandez un max de farine sur votre plan de travail pour éviter que ça accroche, et roulez !
A partir de ces colombins, à l’aide d’un ciseau ou d’un couteau, on va tailler de petits morceaux : ils sont là, ce sont les gnocchi ! Quelle émotion !
J’ouvre une petite parenthèse, nécessaire car ici, deux écoles s’affrontent : les rayés et les lisses. Les rayés utilisent une fourchette ou une petite planchette en bois dotée de stries pour marquer les gnocchis un à un. Les lisses, plus paresseux, les laissent tels quels. L’intérêt des rayures, c’est qu’elles vont accrocher la sauce. C’est bien pour une sauce tomate, par exemple. Dans cette recette, je suis dans l’équipe des lisses, car je privilégie une sauce au beurre et sauge, qui n’a pas besoin des rayures pour imprégner les gnocchis. Fin de la parenthèse 🙂
En attendant de les cuire, on les positionne sur un plat ou une assiette préalablement fariné, en évitant de les empiler. Si vraiment vous devez, par manque de place ou de vaisselle, versez une nouvelle couche de farine par dessus pour éviter que vos bébés s’agglutinent entre eux, ce serait dommage.
Dernière étape avant la régalade : faire bouillir un grand volume d’eau (avec du gros sel, bien sûr) dans lequel on plonge tous les gnocchi quand elle est chaude bouillante.
Attention, pas besoin de passoire, mais d’une écumoire, pour aller à la pêche au gnocchi : quand ils sont cuits, ils se mettent à flotter… attrapez-les 😉
4- On se régale avec les gnocchis de courge <3
Voilà, votre création est là, prête à épater vos papilles et celles de vos amis. Pour sublimer les gnocchi di zucca, on j’aime la simplicité : beurre et sauge ou parmesan et huile d’olive laissent chaque saveur s’exprimer pleinement.
C’est fini ! Alors, vous êtes réconciliés avec les gnocchi ?
Tu me donnes envie d'en faire..
Ahahah c'est que mon but est atteint ! Si tu en fait, je veux bien une petite photo du résultat sur twitter (@occhiodilucie) ou facebook 🙂
oh merci de rendre justice aux gnocchi
mais ma nonna serait pas contente : où sont les stries de la fourchette?
(mais miam quand même)
Je sais, je déroge à cette règle… par pure paresse ! Dis à ta nonna que je sais que c'est pas bien… allez un jour je ferais les stries pour voir la différence 🙂
A une époque j’en faisais tout le temps des gnocchi … tellement rien à voir avec les gnocchi de surpermarché… je ne connaissais pas à la courge…mais vu l’attraction de mon mari et mes enfants pour les légumes, je pense que je vais vite prendre un « c’est toi la courge » si je le propose 🙂
Tu dis que c’est des gnocchi d’halloween et tu tiens secrète la recette, rapport au fait qu’elle est magique… 😉
Hmmm !! Cela donne envie d’essayer, surtout pour moi qui n’aime pas le goût ni la texture de la pomme de terre, mais qui adore la courge !! Penses-tu (pardonne-moi le sacrilège et et le crime de lèse-majesté que cela serait ^^) que l’on puisse remplacer les patates par de la châtaigne ?
Haha contente de voir que ça tinspire 🙂 je ne sais pas si la châtaigne fonctionnerait car la patate, grâce à l’amidon, permet aux gnocchi d’avoir de la tenue. Je ne sais pas si la châtaigne a les mêmes propriétés (mais niveau goût ça doit être top!) si tu essaie racontes moi