Réouverture du Paris-Milan : quoi de neuf en Italie côté trains ?

Réouverture du Paris-Milan : quoi de neuf en Italie côté trains ?

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Evviva! La réouverture de la ligne Paris-Milan vient d’être annoncée. Fin mars, les trains recommenceront à circuler sur la ligne ferroviaire, qui était à l’arrêt depuis l’éboulement d’août 2023. Trenitalia a ouvert les ventes de billets à partir du 1er avril, la SNCF, dès le 31 mars. Fini la galère pour franchir la frontière sans avion ni voiture ! Les voyageurs pourront de nouveau envisager de rejoindre Venise, Rome ou Florence sans changer trente-six fois de train et à des tarifs plus accessibles.

Pour fêter cette bonne nouvelle, je vous propose un petit point sur les nouveautés ferroviaires à découvrir en Italie. Depuis la sortie de mon livre l’Italie en train, en 2021 il y a quelques nouveautés intéressantes et je me dis que c’est l’occasion d’en parler.

Mon livre est bien sûr encore à jour et disponible un peu partout dans les librairies indépendantes, dans les points de vente culturels et sur internet.

Arenaways, nouveau venu dans le Piémont

Un nouveau train régional, bientôt suivi d’une seconde ligne, circule depuis début janvier dans le Piémont, opéré par une nouvelle compagnie. 49 kilomètres de rails au pied du Mont Viso, entre Cuneo, Saluzzo et Samigliano. Avec l’ambition de convaincre les travailleurs et les touristes de prendre le train plutôt que la voiture. Anecdotique ? Pas vraiment, car Arenaways commence local mais vise national. Après ces réouvertures dans le Piémont, la compagnie entend faire rouler des trains Intercity entre Turin et Venise, Rome et Gênes, Milan et Innsbruck en Autriche ou encore Rome et Reggio Calabre. Avec 33% des parts de la société détenues par l’espagnol Renfe, l’Italie pourra bientôt compter sur une troisième compagnie nationale, qui entend opérer sur tout le territoire d’ici 2026.

(photo presse)

Treni Turistici Italiani, une autre façon de voyager

Dans la famille Trenitalia, je voudrais la grande sœur rêveuse. TTI, pour Trains Touristiques Italiens, n’a pas pour but de conduire les voyageurs de A à B. Son but, leur faire vivre une expérience de voyage à bord de trains aux services enrichis. Entre Milan et la côte d’azur, Rome et la station de ski de Cortina ou en direction du Salento, les convois sont dotés de vrais voitures restaurant et de compartiments confortables. Vintage, sans être d’époque, ces trains desservent des lieux touristiques, suivant les saisons. Les week-ends d’hiver, ils emmènent les romains skier, après une nuit à bord. De Florence, il file à Assise, haut lieu du tourisme religieux. Le week-end, il propose aux milanais de se rendre au sud de Padoue, pour une journée aux thermes.

Des trains avec un petit nom

Comme aux USA, où les lignes de train portent des noms qui font rêver – Pacific Surfliner, Californian Zephyr… – Treni Turistici Italiani donne à chacune de ses liaisons ferroviaires un surnom évocateur. Tout comme le tourisme, ces trains sont saisonniers, voire n’effectuent qu’un seul voyage par an. C’est le cas par exemple du Sicilia Express, qui a effectué un aller-retour entre Turin et Palerme durant les vacances de Noël. D’autres sont plus réguliers, comme le Espresso Cadore, de Rome à Cortina. Mais le nombre de convois pourrait bien augmenter ces prochaines années, avec un investissement annoncé de 85 millions d’euros pour restaurer d’anciennes voitures et augmenter la flotte.

(photos presse)

De nouveaux trains pour le réseau nocturne

Le réseau nocturne italien
Le réseau nocturne italien

L’Italie dispose d’un dense réseau de trains de nuit, reliant le Nord et le Sud du pays. Même si certains axes mériteraient d’être améliorés (par exemple le long de l’Adriatique, qui n’est proposé en train de nuit que de Bologne à Lecce, obligeant les voyageurs en provenance de Venise à un changement à minuit en gare de Bologne), ce réseau est bien pratique pour traverser le pays. Géré par Intercity, au sein de Trenitalia, ce réseau s’apprête à moderniser sa flotte. Grâce à un financement du plan de relance européen (le PNRR, dont tout le monde parle en Italie) de 140 millions d’euros, soixante-dix nouvelles voitures-nuit entreront en circulation d’ici juin 2026.

Trieste-Opicina, le retour du tram bleu

Plus de huit ans que les triestins trépignent. Le mythique tram bleu est enfin prêt à reprendre l’ascension des rues escarpées de cette ville portuaire. Pour affronter les pentes à 20%, le vaillant petit tram fonctionne en partie comme un funiculaire. Partant du centre-ville, il gagne en moins d’une demi-heure la gare d’Opicina, à 329 m. d’altitude. Là, commence le plateau du Carso, qui s’étend jusqu’en Slovénie : la frontière est si proche qu’on mange autant de spaghettis que de čevapčiči dans les osterie alentours.

Fermée en 2016 pour manutention, la ligne n’a toujours pas été rouverte. En cause, la difficile restauration des voitures historiques, qui nécessite parfois l’intervention d’artisans pour produire sur mesure des pièces désormais hors marché. Mais cette fois, c’est la bonne. Tout est prêt, les permis tamponnés, les horaires définis. La société Trieste Trasporti donne rendez-vous aux usagers et aux passionnés le 1er février, pour un retour à la normale.

Et le Dolce Vita Orient Express ?

Je n’ai volontairement pas inclus l’Orient Express Dolce Vita, mouture italienne du célèbre train de luxe. Au trajet nocturne Paris-Venise, la compagnie ajoute désormais des itinéraires 100% italiens, à la découverte de Matera, des vignobles toscans ou de la Sicile. C’est une tendance intéressante – le slow travel qui rencontre le luxe – mais à mon goût trop exclusif. Sur ce blog, on aime le train, populaire, régional, de nuit, pour tous et toutes. Le train comme un service public essentiel avant d’être un luxe. Même si je n’ai rien contre cette tendance. Si elle reflète une sensibilité à la lenteur et à l’écologie de la part des plus riches, tant mieux.

Alors, cette année, des projets de voyage en Italie en train ?

4 thoughts on “Réouverture du Paris-Milan : quoi de neuf en Italie côté trains ?”

  • Ciao Lucie, merci pour ce tour d’horizon alléchant. Dès que j’ai vu que le Lyon Turin était de nouveau ouvert, j’ai pris mon billet pour le 6 avril !
    et en voiture, j’allais jusqu’a Cuneo et Saluzzo, ville dans laquelle j’ai tellement de beaux souvenirs, sa belle église San Ignazio etc etc..
    Dans ma bibliothèque spéciale Italie, j’ai ton ouvrage sur l’Italie e train qui était déjà un guide précieux.
    J’espère te lire encore longtemps.
    E Viva Italia !

  • Merci pour cette mise à jour ! Je suis un lecteur avide de ton excellent guide « Italie en train » qui squatte en permanence une place de choix sur mon bureau. Et maintenant que je suis en train de préparer un périple sicilien, je m’en sers tous les jours pour des inspirations.

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