Rome, aller/retour. Loin de mes habitudes de voyageuse au lent cours, aujourd’hui, j’ai pris le premier train du matin pour me rendre à Rome, où j’avais rendez-vous au consulat pour un renouvellement de passeport. Vu la galère pour obtenir une date, pas le choix, j’ai réservé en dernière minute un billet aller-retour en journée sur le Frecciarossa.
Être partout et à Rome à la fois
J’ai failli oublier, focalisée sur les papiers à prendre, les horaires à respecter, le numéro de place. À mesure que je mon esprit sortait du sommeil – merci les scouts en route pour le weekend de Pâques – je commençais à réaliser. La lumière dorée. Les vestiges le long des voies. Les pins parasol. La gare de Termini.
Sono a Roma. Le coeur qui s’agrandit et les émotions qui affleurent, les mêmes depuis plus de 10 ans. Les mêmes émotions que la première fois, quand je n’avais pas encore l’ombre d’un souvenir romain.
Je suis sortie de la gare et je me suis jetée dans le flot de piétons interrompant celui des voitures pour s’engouffrer via Cavour.
À chacune de ces arrivées, c’est comme si je reprenais un puzzle abandonné pour en découvrir une nouvelle pièce. Autour de moi, les morceaux de Rome bâtis d’un siècle à l’autre me propulsent à la fois à Constantinople, chez les papes, au moyen-âge ou en Orient. Comme des intuitions d’ailleurs, les clochers, les façades et les œuvres d’art se chevauchent dans le plus beau des chaos.
État des lieux des plaisirs romains
Quitte à passer six heures à Rome, autant faire de cette balade la plus hédoniste des errances. Et puisque je suis en avance au consulat, situé à l’arrière du Palais Farnèse, dans la charmante via Giulia, autant marquer mes lieux préférés d’un bref pèlerinage. En temps de Pâques, même si je ne suis pas croyante, c’est toujours une bonne idée.
Oui, les félins de la colonie de Torre Argentina sont toujours planqués entre les ruines. Oui, mon café chéri a toujours ses vieilles lampes vintage et sa caractéristique confusione. Non, le café un peu cher mais sublime ne trône plus Galleria Alberto Sordi. Certes, il y a moins de Smart qu’il y a dix ans, mais elles ont été remplacées par des mini Citroën électriques et silencieuses. Oui, le vendeur de pizza al taglio me demande toujours « magni camminando cara? » en coupant en deux une part débordante de zucchine. Je ne sais pas s’il existe un mot en finlandais pour désigner le plaisir que les choses n’aient pas trop changé, mais il m’aurait bien servi.
Un train pour la villa Médicis
Coup de bol, en ce moment, la villa Médicis accueille une exposition sur le mythique Orient-Express et sur la compagnie des wagons lit qui l’a fait naître. À travers photos d’archives, cartes du début du XXe siècle, films publicitaires, affiches et menu du bord, on embarque dans un voyage fascinant. Toutes les portes nous sont ouvertes : de celles des compartiments où voyageaient les fortunes d’Europe, à celles des usines où l’on fabriquait les voitures. Avec ces trains de luxe transfrontaliers, le tourisme se structure, un imaginaire puissant du voyage se forme.
À ces éléments historiques, s’ajoutent un podcast créé par l’écrivain Mathias Énard, ainsi qu’un travail photo et vidéo signé par la photographe française Sarah Moon.
Plus d’infos sur l’exposition, qui durera jusqu’au 21 mai 2023, par ici.
Je vous laisse, mon train retour vient de partir et j’ai du travail à récupérer… Cette escapade romaine m’a prouvé encore une fois combien le charme de Rome est pour moi éternel.
Madonna, grazie tante . Eblouie , c est vrai que l on a toujours un bonheur fou a camminare dans cette Rome indemodable, bellessima. Et les kiosques de fleurs au coin des rues, le sirénes des voitures de police, les interjections dans les bus bondés, une atmosphére que j ai hate de retrouver, bientot je l espére. Saluti et merci.