Encore un bilan de blog : 2025, j’arrive !

Encore un bilan de blog : 2025, j’arrive !

En photo, un arrêt de bus à Gorizia, photographié lors d’un reportage pour Direction Italie (à paraître).

Dans cet article, je vais : faire le bilan sur la vie et les mœurs de ce blog, constater que je radote depuis quatre ans, vous parler de mon rapport à la FOMO et annoncer pour la première fois de ma vie un planning éditorial. Voilà pour les fans d’abrège frère, maintenant si vous avez le temps, vous pouvez continuer la lecture.

Soliloque dans ma case

J’ai toujours eu du mal à me mettre dans une case. Pourtant, j’ai passé beaucoup de temps à essayer d’y rentrer. Avec ce blog, par exemple. Quand je l’ai créé, il y avait des « blogs de« . Alors moi, je devais être un « blog de voyage » option « blog d’expat » (mot que je n’utilise plus, mais c’est une autre histoire). Avec le temps, j’ai petit à petit affiné ma vision du voyage et du blog. Je me suis rendue compte qu’ici, ma priorité n’était pas de répondre à des questions comme « 3 jours à Venise que voir » – rien de mal à écrire ce type d’article, mais juste, pas gratuitement, et ici, je ne vend ni pub ni services.

Une terrasse à Vernazza, dans les Cinq Terres (en reportage pour Hachette)

J’ai finalement ajouté un sous-titre à mon site : « un regard sur l’Italie ». A partir de là, j’ai commencé à me ficher de ma place dans les résultats des moteurs de recherche ou de la qualité de mon interface (oui, les catégories de ce blog sont flinguées et pas pratiques du tout).

J’ai doucement assumé que ce blog, je l’écrivais pour moi. Qu’il ne rentrait pas dans les cases trop étroites, parce qu’il évolue avec moi. Je m’en sers pour exprimer des choses, tester des trucs, un peu comme on réfléchit à voix-haute. Que mes articles soient lus (de moins en moins, les réseaux sociaux ont bien remplacé les formats longs) est un bonus gratifiant, pas l’objectif.

Les blogs sont morts et moi j’ai la FOMO

C’est à peu près à ce moment là que je me suis mise à beaucoup moins écrire, et à beaucoup plus poster sur Instagram. Ou sur X (que j’appelle encore « Twitter » dans mon for intérieur, un peu comme mon père qui appelle Auchan « Mammouth »). Quelques minutes pour écrire, éditer et poster une image, quelques lignes, une story, et immédiatement, des cœurs, des réponses, des commentaires, des échanges. Alors qu’un post de blog demande à minima deux heures de boulot.

C’est super, mais ça m’a complètement bouffé la tête. Déjà, en me rendant accro au partage (« je ne PEUX PAS ne pas partager telle ou telle photo sur instagram ! » dit la petite voix). Puis en m’injectant un mix de syndrome de l’imposteur drogué à la FOMO (Fear of missing out, soit l’angoisse de passer à côté des trucs cools, qui empêche de profiter de l’instant présent). Waw, tous ces gens trop doués sur les réseaux ! Le talent, la pertinence ! Tiens, untel a traité un sujet qui m’intéresse ! Beaucoup mieux que je ne l’aurai jamais fait ! Oh, machin lance sa newsletter ! Si je faisais pareil je suis sûre que ce serait nul, ahah ! Regarde, une story de trucmuche, exactement là où il faut être, au moment idéal ! Cette meuf est un génie et elle est beaucoup plus jeune que moi !

A Giarre en mars 2024 pour un sujet pour Arte, mon syndrome de l’imposteur ne m’a pas lâché d’un pouce

Bref, vous avez compris. Mais je me soigne : j’ai désinstallé Instagram de mon téléphone (même si je fais des rechute de temps en temps) et je l’utilise sur mon vieux portable à l’écran fracassé uniquement pour poster quand « je dois » (exemple, faire la promo d’un truc). J’y vais de temps en temps depuis mon ordi car c’est tout de même utile pour certains aspects de veille mais j’ai radicalement limité mon temps sur ce réseau.

J’ai confiance en moi les jours impairs

Un autre problème que le vortex du contenu en ligne fait émerger est celui de la confiance en soi. Ou plutôt, de la difficulté à la maintenir. D’autant que je suis un bisounours. Dans mon monde, les gens sont gentils et s’ils ne sont pas d’accord ou s’ils remarquent que j’ai dit une bêtise, ils me le diront poliment. Sauf que non. Encore plus depuis que la modération de X a lâché la rampe sous l’ère Musk, le web est une jungle. Le moindre propos peut être tourné en dérision ou objet d’insulte. C’est terrifiant quand, comme moi, on ne s’y attend pas. Quoi, Jean-Connard me traine dans la boue pour un post sur les trains régionaux ? Ca ne donne pas envie de poster. Encore moins d’écrire de longs articles. Si on additionne « les autres sont plus forts que moi » et « internet est plein de gens méchants qui vont m’attaquer », non, ça ne fait pas des chocapics. Mais une confiance en soi un peu vacillante, et l’envie de limiter drastiquement sa présence en ligne. Au passage, grosse, grosse admiration pour les femmes qui sont cyber-harcelées et continuent leur travail (oui Jean-Ducon c’est principalement des femmes).

Mon bureau a un message pour moi (« douce journée »)

On prend les mêmes et on recommence

Suite à ces constatations et au récit de mes errements, décider de rédiger un planning éditorial et de me remettre à écrire sur le blog pourrait sembler un poil idiot. Surtout que je n’en ai jamais fait en dix ans (et des brouettes) de blog. Pourtant, alors que la page noircie de 2024 se tourne et qu’apparaît la page blanche resplendissante de 2025, voilà que j’ai à nouveau envie de bloguer.

Parce que ça muscle mon écriture. Pour arrêter de donner trop d’importance au regard des autres. Car écrire, pour moi, c’est avant tout déblayer. Cultiver ma curiosité, approfondir mes réflexions, comprendre où je veux aller. Ces dernières années, en n’écrivant pratiquement plus que pour gagner ma vie – ce dont je suis ravie, puisque j’ai toujours voulu faire ça – j’ai aussi perdu ce lien à l’écriture, qui m’est pourtant si cher.

Mon tout premier « planning éditorial »

Sonnez hautbois, résonnez trompettes, me revoici donc, le clavier à la main, prête à remplir ce site de mes articles. La monture est sellée, le planning est bouclé. De quoi parlera-t-on ? A l’ancienne, il y aura quelques articles sur des expériences vécues. Après tout, c’est ça un blog. J’ai aussi envie de parler de sujets de société vus d’Italie, en abordant certaines actus. Il y aura peut-être d’autres « mot du jour« , voire des recettes (mais à priori uniquement si j’ai pas trop l’inspi ou le temps). Je ferai sûrement des posts de réflexion sur mon métier ou sur mon secteur d’activité (le tourisme). Enfin, des articles culture – expos, bouquins, éditeurs, artistes, le but sera de partager des choses que j’aime ici en Italie.

Le tout, deux fois par mois. Un article, tous les quinze jours. Je teste la formule jusque fin mars. Après, on verra. Soit je continue, soit je modifie la fréquence, soit j’appuie sur le bouton rouge (non ça jamais, je continuerai à donner ses 40€ annuels à mon hébergeur).

Vous voyez, j’ai pas non plus poussé la nonna dans les orties. J’ai juste défini une fréquence, esquissé des thèmes. Et encore une fois, en mettant des mots sur ce qui m’a bloqué ces dernières années, j’ai compris pourquoi je ne bloguais presque plus. Ce qui me prouve immédiatement que, au moins pour moi, c’est encore utile.

Pour conclure, puisqu’on est encore sur un blog, je dirais tout simplement : et toi ? Dis-moi ce que tu en penses dans les commentaires ! Bonne année, cara, caro, et a presto.

PS : les photos illustrant cet article sont issues de mes reportages de 2024 (même si j’ai aussi un problème avec les photos et j’en ai fait beaucoup moins cette année).

31 thoughts on “Encore un bilan de blog : 2025, j’arrive !”

  • Bonsoir,
    Pour ma part c’est toujours con piacere que je vous lis. Vos posts sont intéressants voire inspirants, puisque c’est grâce à votre description des Marches que je suis allé découvrir cette région magnifique dans laquelle je souhaite trouver un logement pour y passer une partie de ma retraite.
    Quindi, grazie per tutto Lucie.
    Thierry

  • Merci ! Non…moi je trouve génial les blogs c est là que je cherche les impressions persos et les petits conseils ou photos insolites..les détails qu on ne trouve pas ailleurs et les ressentis ! Ne faites pas attention aux critiques…ne retenez que le bien , les autres sont insignifiants ! Grazie

  • Buonasera, italiano vivant en France, vos articles sur le blog constituent un lien d’affection avec la mère patrie. Je n’utilise pas Instagram, ni twitter…

  • Buonasera, italiano vivant dans le Vaucluse, vos articles sur le blog constituent un lien de culture et d’affection avec la mère patrie. Je n’utilise pas Instagram, ni twitter, que je compare un peu au « mordi e fuggi » de la réflexion sur les réseaux sociaux. Donc longue vie à votre blog! Alessandro

  • Buongiorno Lucie,
    Cela fait quelques années que je vous suis. Je vous ai découverte alors que je faisais des recherches sur les Marches, région dont sont originaires mes arrières grands parents. Vous m’avez aussi très gentiment donné les meilleurs astuces pour arriver à Ascoli depuis la France. C’est toujours un plaisir de vous lire, de découvrir les facettes de l’Italie de cette façon.
    Allora, a presto
    Isabelle

  • Revenir sur ton blog, ça c’est une résolution très cool ! J’espère que tu feras mentir l’adage des résolutions de nouvelle année aussitôt abandonnées 😉

    (Non mais, à part les jeunes, qui ne dit pas mammouth pour auchan ???)

  • Oh la la mais j’apprends qu’Auchan, c’était Mammouth avant ? Trêve de digression, je me reconnais totalement dans ton article : le blog que j’écris pour moi en envoyant valser le SEO, mon admiration pour cellezéceux qui font des trucs super sur les réseaux sociaux quand moi je galère à faire un post de base… Alors ce petit commentaire, c’est pour te soutenir dans ta démarche éditoriale. Perso j’ai essayé et je n’ai pas réussi (peut-être parce que ça le rappelait trop le boulot). J’aime ton écriture et ton approche du blog « voyage » (je la partage) et je sais combien un petit commentaire fait du bien au moral de blogueuse (c’est vrai qu’ils se raréfient grandement alors je continue à faire l’effort).

    • Mille fois merci Delphine tu as raison les retours sont un vrai boost ! Pour Mammouth: en fait c’est bien Auchan qui a fusionné avec Mammouth et a remplacé leurs enseignes (edit), je trouve ça drôle ! Dans ma ville on dit aussi Prisunic pour Monoprix ahah

  • Quelle bonne idée !
    Comme le dit Thierry c’est toujours chouette de vous lire ici ou ailleurs. Furieuse utilisatrice de Twitter en son temps, j’ai lâché pour rejoindre BS mais le temps long des articles de blog pour apprendre et attiser la curiosité me manque. Mon 2025 : moins de réseau et plus de lecture ! Je serai alors ravie de reprendre plus régulièrement le chemin de l’occhio di Lucie 🙂
    Bonne année Lucie
    Frederique

  • Bonne année 2025 cara Lucie ! Et merci pour ce blog ! Moi j’adore vos posts, votre humour et vos histoires ! Alors je suis très heureuse que vous n’arrêtiez pas. J’aime l’Italie et vous en parlez si bien. Je rêve de m’y balader comme vous, oh oui ! continuez à me faire rêver !

  • Merci pour ce post et bonne année 2025 cara Lucie, je suis très heureuse que vous décidiez de continuer ! Votre regard sur l’Italie et votre humour m’enchantent et me donnent envie de continuer à y aller explorer encore et encore. Et cette formule tranquille permet encore plus d’apprécier vos textes et photos. Grazie mille

  • Bravo, je m’accroche aussi, car je suis pro blog!! J’ai eu une baisse entre 2022 et 2023… Je dirais même un arrêt ! Mais petit à petit j’ai repris des articles presque mensuel, je ne veux pas lâcher car c’est mon monde et surtout je n’oublie pas les articles d’histoiresexpatries…. Qui ont permis de dévoiler ma face cachée d’écriture spontanée. D’ailleurs merci ! Ciao

  • Bonjour Lucie & Co, quel plaisir de pouvoir vous relire, je n’ai pas lu les commentaires précédents avent de poster celui-ci. J’étais venue il y a longtemps pour les articles sur Venise, l’Italie et le train (1er voyage sans les parents à 18 ans = tour de l’Italie en train avec la carte inter-rail, sortie « innamorata  » de la langue italienne et un attachement profond à ce pays – un voyage inoubliable il y a maintenant 42 ans …). C’est avec grand plaisir que j’accueille votre proposition ! Belle année 2025 à vous Lucie & « a tutti gli altri « qui vous lisent , à bientôt.

  • Je suis contente de vous voir continuer à écrire .
    Je trouve que un blog souligne des sujets avec plus de profondeur , et ce n est pas comme Instagram ou Twitter un coup de vent sur une impression éphémère .
    J ai aussi acheté votre livre,l Italie en train , pas encore servi mais ça va venir
    A bientôt alors et c est vrai,que j aimerai avoir plus de sujets de sociétés sur la vie en Italie !
    Mes meilleurs vœux pour 2025 ! Et vive le retour des blogs !

  • Ravie que tu continues. J’ai toujours attendu tes articles avec impatience . Et viva l’Italie. Avec tous mes vœux pour que tu continues tes belles decouvertes

  • Je vous suis depuis longtemps avec plaisir
    Pour moi aussi avec l’arrière-pensée d’aller passer de larges plages de temps en Italie dès le début de ma retraite
    Et pour moi aussi les Marches c’est grâce à vous ! !
    Auguri !
    Mior

  • Bonjour Lucie,
    la lecture de votre blog est un petit plaisir qui accompagne mon café matinal 😉 Bravo à vous pour cette résolution qui fera d’autres heureux que moi, j’en suis sûre !

  • Bonjour Lucie
    Votre blog est le premier sur l’Italie que j’ai commencé à suivre régulièrement.
    Et quand je vois votre nom apparaître au bas d’un guide, d »un article ou sur une couverture de livre, j’ai toujours un petit sourire, comme l’impression que l’auteur m’est un peu familier.
    Continuez à nous donner des nouvelles de vous et du Bel Paese !
    Isabelle

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