Chiara, récit de migration(s) entre Italie et Belgique

Chiara, récit de migration(s) entre Italie et Belgique

Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’accueillir sur le blog un texte qui m’a été proposé par Chiara Badiali, qui vit à Milan depuis 2015. Petite-fille d’immigrés italiens en Belgique, elle analyse dans ce texte les effets de ce « retour au pays » sur la construction de son identité. Mais je laisse la parole à Chiara, en espérant que cette réflexion vous intéresse et nourrisse, peut-être, vos propres interrogations sur vos identités, qu’elles soient françaises, italiennes, belges ou bien d’autres choses encore.

Pour conclure une année introspective 2020 en beauté, je me suis lancée dans une réflexion sur un thème délicat, tant personnel qu’universel : immigration/expatriation. Grâce à ma rencontre virtuelle avec Lucie et la lecture de son article #HistoiresExpatriées : suis-je une expatriée ?, j’ai eu envie de partager un bout de mon histoire personnelle sur la question de la (l’im) migration, un de mes vieux compagnons de route.

italo-belge

Belge en Italie, italienne en Belgique

Qui suis-je ? Bref résumé de parcours : je m’appelle Chiara, je suis belgo-italienne et je vis à Milan avec mon compagnon depuis 2015. Petite-fille d’immigrés italiens, née en Belgique, j’appartiens à ce que l’on appelle très banalement la « troisième génération ». J’ai grandi et étudié dans le plat pays. Après quelques années de travail, nous avons décidé de déménager de notre plein gré à Milan, pour y vivre une aventure personnelle et professionnelle.

Immigration et double culture

Quand j’étais enfant, je me sentais comme une étrangère dans une sorte de déracinement permanent. Comme si j’avais moi-même vécu le parcours de mes grands-parents et que cette blessure de l’immigration ne s’était jamais refermée. L’exil, le travail rude, le racisme de l’époque – sur les fenêtres des bars et restaurants en Belgique des affiches interdisaient l’accès « aux chiens et aux italiens » – mêlée au désir d’une vie meilleure que celle qu’ils avaient laissé derrière eux dans une Italie d’après-guerre déconfite et ruinée. Inconsciemment, ils ont sans doute toujours ressenti une certaine nostalgie, qui s’est transmise aux générations suivantes sans que les mots n’aient jamais eu besoin de le faire.

J’ai toujours eu l’impression d’échapper aux étiquettes et au parcours linéaires. J’aurais voulu être comme mes camarades de classe, appartenir à un lieu, avoir une culture et toute ma famille à portée de main. Ce n’est pas facile, quand on est enfant, de grandir avec une différence. Aujourd’hui avec le recul, je me rends compte que j’ai eu de la chance d’avoir une famille heureuse, exubérante et originale qui m’a beaucoup transmis, surtout au niveau intellectuel et culturel. Une enfance riche, baignée par deux cultures et l’envie folle et précoce d’en découvrir d’autres. J’ai toujours parlé plusieurs langues, mangé de tout (principalement méditerranéen). J’abordais la vie de façon différente.

Être ou essere soi-même

Peut-être parce qu’avoir une double identité invite naturellement à la curiosité vers les autres cultures ? La question est complexe, mais je suis certaine d’une chose : la langue est un vecteur de culture et d’identité. Parler une langue, penser et lire dans cette langue, conditionne notre façon de nous confronter aux autres. Le fait d’appartenir à deux cultures et d’être bilingue très tôt a contribué à me donner quelques clés de lecture différentes.

Je n’ai jamais vraiment vécu cette double identité comme un problème. Mais plutôt comme une zone floue, indéfinie, comme au croisement de deux mondes. A la fois belge et italienne, mais aussi ni l’un, ni l’autre. Quand j’essayais de faire fi de mon identité italienne, elle se rappelait à moi. On ne peut oublier d’où l’on vient. A l’inverse, lors des voyages en Italie, amis et proches me faisaient douloureusement comprendre que je ne partageais pas toutes les références de ce pays. Ce qui n’empêche pas de ressentir une appartenance qui reste toujours un peu orpheline d’un côté comme de l’autre.

Quand la bureaucrazy s’en mêle

A mon arrivée Milan, je me suis rendue à la Maison Communale pour établir ma résidence. La fonctionnaire me demande si je souhaite faire les démarches en tant qu’italienne ou belge. Étonnée de la question, je réponds sans hésiter que je souhaite le faire en tant qu’italienne. Sauf que je me présente avec une carte d’identité belge, tout en ayant la double nationalité et que je suis encore inscrite à l’Aire*.  

* le registre des italiens à l’étranger qu’il faut avertir en cas de retour au pays.

C’est trop compliqué. Je laisse tomber, je ne vais pas me mettre à expliquer le micmac administratif de ma situation, doublée d’un questionnement existentiel. La fonctionnaire me dit : « Vous êtes sûre ? Vous n’avez pas de carte d’identité italienne, vous devriez peut-être la demander ? ». Finalement, pressée par le temps, je décide de m’inscrire comme ressortissante belge. Quand on a un rendez-vous à l’« anagrafe », mieux vaut ne pas tergiverser si on ne veut pas y passer l’après-midi. Sauf que cet épisode administratif a réveillé mon questionnement…

Etrangère dans mes deux pays, dois-je me considérer comme une immigrée en Belgique ? Techniquement non, vu que j’y suis née. Donc une belge d’origine italienne, immigrée à Milan, mais italienne aux yeux de l’état italien, et inscrite en tant que belge à Milan. Ça donne le tournis.

Quand la double culture devient un atout

Cela me rappelle la période où je travaillais aux Beaux-Arts de Brera. Un jour une collègue me dit : « Mais tu es Italienne hein, pas vrai ? En tout cas, tu n’as pas l’air d’une belge ! Ce ne serait pas facile pour une belge de travailler ici, c’est une institution particulière. Ta mère est belge sans doute et ton père italien ? Parce que tu parles super bien l’italien, félicitations ». Comme s’il lui fallait souligner une possible incompatibilité culturelle due à mon identité.

Pourtant, un jour mon boss m’a confié que c’était justement pour ma double culture qu’il m’avait engagée. Il avait besoin d’une personne différente, qui ne soit pas « comme les autres ». Dans un cas ou dans l’autre, comment aurais-je dû le prendre ?

Où commence la migration ?

L’arrivée à Milan a complexifié ma réflexion en me positionnant dans une catégorie que je n’avais pas encore envisagée. Comment définir une immigrée (ou fille d’immigrés) belgo-italienne qui part (retourne ?) vivre en Italie de son plein gré ? Si je me place du côté belge, j’ai émigré ou je me suis expatriée en Italie. A l’inverse en tant qu’italienne, j’effectue un retour au bercail. Mais si l’on considère que je suis italienne et belge au même titre, mon identité appartient à une troisième catégorie. Quelque chose d’hybride. A cela, s’ajoute au fait que je ne réside pas dans la (les) région(s) d’origine de mes parents (Toscane, Émilie-Romagne, Molise). Ce qui fait de moi une « fuori sede », comprenez une personne qui effectue une migration intra-nationale en Italie pour étudier ou chercher du travail. Si on pousse un peu le raisonnement, j’atteins donc un quatrième niveau d’immigration. Une sorte d’« inception » de l’immigration.

italo belge chiara Milan

A Milan, fais comme les milanais

Rien ne me manque vraiment de la Belgique, pas de grand vide ou de nostalgie déchirante. A part les proches et les amis, que je regrette de ne pas voir assez souvent mais avec qui j’ai développé un rapport beaucoup plus vrai et sincère. Loin des yeux mais pas du cœur, on se voit peu mais bien ! C’est comme si j’avais toujours appartenu, non pas à l’Italie mais à cet état complexe de partage, cet ex aequo. Je n’ai jamais brandi l’étendard d’une italianité pure à 100%. Avec le temps, je me suis créé une nouvelle identité en vivant en Italie et à Milan en particulier. Je me suis littéralement laissée adopter par cette ville, sans être pour autant Milanaise à part entière.

italo belge

J’absorbe des éléments de culture qui me complètent, me font du bien et donnent vie à qui je suis. J’adore les dialectes en général et le milanais n’y échappe pas. J’ai adopté certaines coutumes milanaises. Je suis fan de risotto et de l’orecchio di elefante, côtelette à la milanaise. Je scrute les listes des meilleurs restos de l’année. Le guide Gambero Rosso est ma bible. Comme tout milanais qui se respecte, je suis à l’affût des nouveaux bars où prendre un apéro, dans les quartiers insolites que seuls les insiders connaissent. Pas plus tard qu’en décembre dernier, j’ai fait religieusement mon sapin de Noël le 7 décembre, le jour de la Sant’Ambrogio (le saint patron de la ville) et m’en suis séparée le 6 janvier à l’Epiphanie, le jour de la Befana. Et ne me parlez pas de bûche de Noël, il n’y a que le Panettone artisanal* et la Veneziana* qui passent le pas de ma porte en cette période.

*le panettone est une spécialité milanaise bien connue en France et dans toute l’Italie, la veneziana est une viennoiserie milanaise qui tire son nom des épices qui entrent dans sa composition, autrefois importées par Venise (Lucie)

Une terre d’esthètes

Je trouve en Italie un contexte qui comble mes aspirations en termes de culture et de recherche de la « beauté ». Le patrimoine historique et culturel est extraordinaire et fait partie du quotidien. On recherche le bon et le beau dans de nombreux secteurs. Si je m’attarde sur la gastronomie, les monuments historiques ou encore le design je risque de paraître cliché. Mais ce sont des aspects que l’on apprécie quand on vient dans le « Bel Paese ».

Au cours de mon travail aux Beaux-Arts, j’ai aidé des sociétés (principalement étrangères) qui installaient des showrooms à l’occasion de la Design Week. Et à cette occasion, je suis soudainement devenue une « locale », l’italienne qui parle aussi français et anglais, capable de les aider dans toutes leurs démarches administratives et loisirs culturels et gastronomiques. Une des rares situations qui n’a jamais mis en opposition ma double identité, et dans laquelle, au contraire, elle s’est sentie valorisée, comprise enfin comme un atout.

En équillibre

Pour un belge, je suis italienne, pour les italiens, je suis belge. Pour les milanais, je suis « la belge » qui travaille à Milan, une expat’ qui doit probablement vivre dans le quartier San Siro, près de l’école française, comme tous les francophones. Aussi étonnant que cela puisse paraître, les gens ont du mal à concevoir une identité hybride dont les multiples aspects cohabitent de façon harmonieuse. Je vis et travaille en m’entourant d’italiens et d’étrangers, je lis en plusieurs langues, je ne vis pas dans un quartier d’expats, je n’ai rien à protéger ou à opposer, au contraire, je cherche le contraste comme un élément me permettant de trouver l’équilibre.

Quand on ne rentre pas dans les cases

Je me souviens d’une anecdote drôle à ce sujet. Un jour, dans le cadre d’une mission professionnelle, une collaboratrice s’est mise en tête de dire à toutes les personnes à qui j’étais confrontée : « Mais vous savez qu’elle est belge ?! Incroyable, n’est-ce pas, on ne dirait pas ?!», comme pour justifier une situation. Lors de l’organisation d’une conférence de presse en province, elle m’a reproché d’être partie trop tôt et m’a dit : « Tu vois, ça c’est ton côté belge, être organisée et arriver à l’avance, ici on n’est pas comme ça, faut être plus cool dans la vie ».

« Mais tu es belge ou italienne ? » Ni l’un ni l’autre, ou plutôt les deux en même temps, voire belgo-italo-milano-toscano-emiliano etc. La question semble futile. L’absence de réponse catégorique met mal à l’aise les personnes qui voudraient me mettre dans une case, me coller une étiquette. Ou celles qui cherchent une excuse pour se débarrasser d’une candidate à un poste, qui pourrait un jour le lâcher pour « rentrer dans son pays ».

La boucle est bouclée

Au final, en ce qui me concerne, la distinction immigrée ou expatriée n’a même pas lieu d’être, ou plutôt disons que je pourrais être les deux. Si on se réfère à la définition d’un(e) expatrié(e) stricto sensu, en évitant le sens réducteur lié au statut économique qu’on lui attribue aujourd’hui, j’ai en effet quitté volontairement mon pays de naissance pour vivre et travailler à l’étranger.

Mais dans mon cas, le pays qui m’a accueillie est en réalité mon pays d’origine, même si à distance de deux générations. Cela fait de moi en partie une immigrée : la boucle est bouclée. Je suis consciente de mon héritage culturel et familial et de la place qu’il prend dans ma vie et ma perception du monde. En parallèle, l’identité hybride que je tisse depuis quelques années complète la personne que je suis aujourd’hui et que je souhaite devenir demain. Je suis d’ici et d’ailleurs et heureuse de l’être !

Merci infiniment à Lucie de m’avoir prêté cet espace d’expression, je lui en suis reconnaissante !

Toutes les photos ont été faites par Chiara, que je remercie à mon tour pour sa proposition ! Vous pouvez la suivre sur son compte instagram : @chiarabadialiii. A presto!

5 thoughts on “Chiara, récit de migration(s) entre Italie et Belgique”

  • Merci pour ce témoignage très intéressant !
    Le côté « bureaucrazy » m’a subitement rappelé une anecdote totalement ubuesque qui est arrivée à mon oncle dans sa jeunesse. Je ne sais plus trop exactement dans quel contexte de formalité administrative ça lui est arrivé (il me semble que c’était par rapport au service militaire, mais je n’en suis pas certaine), toujours est-il que la « complexité » de son identité lui est revenu en pleine figure le jour où l’Administration lui a annoncé « ah mais non, vous êtes soit italien, soit marocain mais pas français ! ». Le gros mic-mac et mélange-de-pinceaux sur « droit du sol / droit du sang ». Mon oncle est pourtant légalement bel et bien français, mais né au Maroc (à l’époque du protectorat français) de parents italiens émigrés au Maroc et naturalisés français des années avant sa naissance. Une histoire de fous ! Qu’il a bien malgré lui perpétué en quelque sorte en épousant une thaïlandaise… Il y aurait de quoi écrire un sketch de la première fois où il a dû faire faire des passeports à ses enfants : mes cousins métissés n’ont rien compris à ce qui leur arrivaient à ce moment-là, le boomerang de la complexité de leur propre identité leur est venu en plein poire à leur tour 🙂 !!!

  • L’article de Chiara m’est très familier ! Mère Italienne, père belge en plus ils se sont connus au Congo Belge. Mon père étant militaire nous avons vécu au Pays-bas et en Allemagne. Ce qui a rajouté à ma personne mi-italienne, mi-belge aussi quelques influences allemandes et hollandaises. Maintenant je vis déjà 20 ans en Italie dans la région des Marches avec mon mari Hollandais ! Je me sens surtout multi culti et je suis très heureuse ainsi ! Un bonjour de la bella Italia. Isabelle

  • Petit fils d’immigrés siciliens par mes deux grands pères et l’une de mes grand mère l’autre étant maltaise… après avoir quitté vers 17 ans sa Sicile natale l’un de mes grand père part travailler dans les années 1920 à Turin il y restera un peut moins de 10 ans sans vraiment jamais s’y sentir à sa place m’a t’il toujours confié ( rejet et racisme envers ceux du sud ).
    Il retournera quelques temps en Sicile ( Trapani) où l’attende la faim et la misère… les sirènes du nouveau monde lui font de l’œil mais c’est pour la Tunisie qu’il embarque et s’installe dans les années 30. Il s’y mariera avec ma grand mère sicilienne mais déjà née en Tunisie au début du 20 eme siècle…
    Mon père voit le jour pendant la guerre en pleine campagne de Tunisie ( bombardements). Il va à l’école française car la Tunisie est sous protectorat Français et à son tour comme son père a 17ans il quitte la Tunisie qui devient alors indépendante ,il part pour la France … d’abord l’Alsace, puis Lyon ou il rencontre ma mère ayant vécu le même parcours …
    Ils se marièrent et je viens bientôt au monde à la fin des années 60 dans la capitale des Gaules ….
    La famille migre une dernière fois à Nice où le climat et la proximité de l’Italie auront raison de notre itinérance …
    Et l’Italie dans tout ça ..? Tout d’abord je viens de raconter un fragment de son histoire car avant tout depuis plus de 100 ans elle est immigration aux quatre coins du monde où elle resplendit et s’enrichit de l’apport des autres cultures…combien ai je constaté ça et là ( aux États Unis / Canada , Afrique dubSud en Amérique Latine …) combien les descendants d’immigrés défendait en la magnifiant leurs culture et leurs origines ! J’aime la force et les tournures particulière que ces métissages ont engendré et dont je suis le fruit ! Certes le terroir est indispensable, incontournable il continue lui aussi à se réinventer mais aussi à alimenter le mythe des origines… mais l’épopée Italienne s’est façonnée au fil du temps depuis les rives orientales de la Méditerranée jusqu’àu lointain Queensland …
    La langue sicilienne déjà est le trésor ancien de ce métissage elle emprunte à l’espagnole à l’Arabe mais aussi au Français !
    Le trésor des terroirs et des traditions que l’on maintiens vivantes coûte que coûte m’ennuie, me rapetisse… la vraie vie est ailleurs !
    Pour faire le pont avec votre histoire, je voulais dire combien la présence de l’Italie m’est indispensable et combien se va et viens incessant depuis la France a des vertus électrisante pour moi ! Songer à m’installer en Italie pour devenir « il Francese » du coin serait une offense à mon histoire et me déposséderai d’une partie de mon identité… même si j’y pense tout les jours !
    Bon il est temps … ma mère m’appelle au loin.

  • Je suis né à Milan où je vis depuis ma naissance. Mais mes parents étaient romains et la plupart de ma famille vit à Rome. Pourtant, je me sens romain quand je suis à Milan et milanais quand je visite ma famille à Rome. J’aime vraiment avoir deux cultures si différentes en moi.

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