Jour 8 du calendrier de l’avent : Venise, encore et encore. Mais cette fois, ce sont les enseignes qui attirent notre attention. Drôle de sujet ? Laissez-moi vous surprendre. Ou plutôt : laissons Andrea Carrer nous surprendre.
Quand on se promène à Venise, il y a tant à regarder : le défilé des barques sur les canaux, le ballet des pigeons, les torsades qui s’enroulent aux fenêtres des palais gothiques.
Alors souvent, on les ignore. On passe devant sans même les voir. Quoi ? Les enseignes. En lettres d’or au dessus d’un magasin de verre. Dessinées à la main, sur un panneau de bois centenaire, au dessus d’une pâtisserie. Peintes sur le verre, brillantes de feuille d’or, annonçant un simple café.
A Venise, la publicité est très encadrée. Pas question pour un supermarché de mettre une enseigne aux couleurs criardes sur la façade du palais qu’il occupe !
Les espaces publicitaires se comptent sur les doigts de la main : poubelles, vaporetti, et parfois l’échafaudage d’un chantier de rénovation. L’œil reposé, on admire bien mieux les mille détails de la mosaïque qu’est Venise.
Les enseignes de Venise vues par Andrea Carrer
C’était il y a un peu plus d’un an maintenant, que j’ai retrouvé Andrea – prénom masculin en italien – devant le Ponte degli Scalzi, à deux pas de la gare de Venise.
Quand je lui ai écrit pour en savoir plus sur son projet – la création d’une police d’écriture inspirée d’une enseigne vénitienne – il m’a proposé de m’emmener en balade. Pour me raconter l’histoire de ces enseignes, leurs particularités et les différentes techniques des artisans.
A peine le temps de le saluer, il attire déjà mon attention sur un magasin de verre comme il y en a tant dans le quartier. J’ai beau être passée devant des milliers de fois, jamais je n’avais vu les fines lettres d’or qui surplombent la vitrine.
Tout en marchant dans les rues, Andrea m’indique là, un panneau peint à la main, ici une pharmacie dont le nom figure en élégante lettres de fer, plus loin un restaurant surmonté de mosaïque.
Tous ces détails, Andrea les a étudiés avec la passion d’un calligraphe, son premier métier, qu’il exerce lors de formations ou de workshops. C’est comme ça qu’il a eu l’idée de créer Sapore, une police d’écriture vénitienne née à Venise.
Les clients et les clientes de la pâtisserie Rosa Salva, sur le Campo Santi Giovanni e Paolo, y reconnaîtront peut être les lettres rondes de sa vieille enseigne dessinée à la main.
Andrea Carrer est graphiste, calligraphe et vénitien. Il a lui-même réalisé quelques enseignes ou devantures de magasins à Venise. Si la police Sapore vous plaît, vous pouvez l’acheter, et retrouver Andrea sur Behance et Instagram. A demain !
Revoir les cases des jours précédents :
1er décembre – L’église de San Zaccaria, à Venise
2 décembre – L’île vénitienne de San Pietro di Castello
3 décembre – Le mot circumnavigare
4 décembre – La recette de la cacio et pepe
5 décembre – Un de mes films italiens préférés, Il Marchese del Grillo
6 décembre – L’île de San Francesco del Deserto dans la lagune de Venise
7 décembre – Procida et sa crèche, le monde en miniature
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