15e case du calendrier, nous reprenons la route. Nous voilà partis pour la campagne de Rome. A l’écart des grands chemins qui mènent à Rome, une petite route en lacets s’aventure sur les collines. Puis, il faut abandonner la voiture pour franchir le long pont qui mène à notre destination : Civita di Bagnoreggio, au cœur de la Valle dei Calanchi.
On la surnomme la ville qui meurt, bâtie sur le tuf qui s’érode peu à peu autour des rares maisons du village. Déjà, au XVIIe siècle, les habitants chassés par un séisme lui avaient préféré un terrain plus stable, à Bagnoregio en contrebas. Ils sont aujourd’hui un peu moins d’une quinzaine à vivre dans les vieilles maisons du village fondé par les étrusques. Pendant le confinement, j’ai pensé à eux. Habitué aux marées humaines, le village a dû entendre résonner le silence au printemps 2020. Car même si un billet – 5€ par personne – est nécessaire pour y entrer, Civita di Bagnoregio est très populaire. En particulier, au Japon et en Chine : Miazaki se serait même inspiré du bourg italien pour imaginer son château dans le ciel.
Civita di Banoregio, une ville qui meurt
C’est le genre d’endroit qui, comme Venise ou Dubrovnik, semble souffrir d’overtourism, ou de surtourisme, sans pour autant avoir d’alternative. Autant alors profiter de l’opportunité économique pour faire du bourg le cadre charmant d’une expérience à l’italienne, avec ses petits restaurants et ses détails pittoresques, la population ayant déjà massivement abandonné le village avant sa touristification.
Je l’ai visité à Pâques, en 2017, lors d’un voyage au centre de l’Italie entre Marches, Toscane, Ombrie et Latium. J’en garde le souvenir d’un village idéal, où l’on voudrait, comme dans la scène de la ferme du film Peau d’Âne de Jacques Demy, pouvoir figer la foule, pour profiter du calme et de la beauté des lieux.
Revoir les cases des jours précédents :
1er décembre – L’église de San Zaccaria, à Venise
2 décembre – L’île vénitienne de San Pietro di Castello
3 décembre – Le mot circumnavigare
4 décembre – La recette de la cacio et pepe
5 décembre – Un de mes films italiens préférés, Il Marchese del Grillo
6 décembre – L’île de San Francesco del Deserto dans la lagune de Venise
7 décembre – Procida et sa crèche, le monde en miniature
8 décembre – Les enseignes de Venise avec Andrea Carrer
9 décembre – Recette : les pâtes au chou-fleur
10 décembre – Vicence et le Teatro Olimpico
11 décembre – La première bouchée de parmesan et autres crimes minuscules
12 décembre – L’Italie en Podcasts
14 décembre – En Italie, les sapins sont bavards
Merci de me faire voyager dans le pays que je préfère au monde (a part la Norvège pays de mon cœur où vit ma famille)
J’espère pouvoir prendre la route dès que le Covid nous fiche la paix pour partir à l’aventure en Italie que n’adore et où je compte m’installer
J’ai adoré ma visite dans ce village, tellement que j’avais oublié qu’il fallait payer pour y entrer je ne me souviens pas du tout de ce détail lors de ma visite, j’étais sans doute trop prise par l’admiration des lieux