Hier, on était le 13 décembre, la Sainte-Lucie, le jour le plus court de l’année. J’ai sauté un tour : pas de case 13 dans le calendrier ! On pourrait dire que ça porte malheur, la vérité c’est que je n’ai pas eu le temps. Mais je suis certaine que vous ne m’en tiendrez pas rigueur. Aujourd’hui, case 14, nous parlerons d’un symbole de Noël, oui, bien sûr : le sapin. Et les sapins italiens ont quelque chose à nous dire…
Bon, cette photo ne transpire pas l’esprit de Noël, je vous l’accorde. On est à Tiburtina, l’une des gares principales de Rome, il y a au moins quatre ans. Comme dans de nombreuses gares des grandes villes italiennes, trône l’albero di natale, l’arbre de Noël.
Sapins de Noël bavards
A la place des décorations classiques à base de palline colorate (boules colorées), de ghirlande (guirlandes) et d’angioletti (angelots), sont accrochés de petits morceaux de papier.
« Babbo Natale, je cherche du boulot. »
« Cher Babbo Natale, marre des pulls, cette année je veux du fric ! »
« Babbo Natale, fais-moi tirer un coup »
« Cher Babbo Natale, je ne crois plus en toi, à la place, j’attends mes allocations chômage et c’est un peu comme croire au père Noël. »
« Aide-moi à entrer en médecine (et embrasse papi de ma part) »
Des centaines de mots sont accrochés aux branches par les voyageurs en attente de leur train ou en correspondance. Humoristiques, ironiques ou émouvants, c’est un mélange de styles, de langues, d’espoirs et de rêves. Dans une sorte de syncrétisme, le père Noël semble incarner le bon Dieu ou un Saint du Paradis.
J’adore les lire en attendant le train. Certains sont de véritables lettres, longues et intimes. D’autres laissent numéro de téléphone, qualifications et références pour appuyer leur requête de travail. Finalement, une tradition qui rappelle un peu l’usage des statues parlantes romaines. Diverses statues, à Rome, ont pour mission de porter les messages politiques et satiriques des habitants, qui ont pour habitude depuis le XVIe siècle -et encore aujourd’hui – de les y accrocher.
Cette année, je n’ai pas vu un seul albero dei viaggiatori (arbre des voyageurs). Forcément, je ne voyage pas beaucoup, et je passerai même Noël confinée dans ma commune comme tout le monde en Italie cette année. Eh oui, pas de trêve pour le virus* : le gouvernement italien a décidé d’interdire les déplacements entre communes les jours de fête. Si vous souhaitez en savoir plus sur les règles en vigueur du 21 au 6 décembre en Italie, consultez les sites officiels (en français, ici).
*exception faite des supermarchés qui sont grand ouverts, eux.
Revoir les cases des jours précédents :
1er décembre – L’église de San Zaccaria, à Venise
2 décembre – L’île vénitienne de San Pietro di Castello
3 décembre – Le mot circumnavigare
4 décembre – La recette de la cacio et pepe
5 décembre – Un de mes films italiens préférés, Il Marchese del Grillo
6 décembre – L’île de San Francesco del Deserto dans la lagune de Venise
7 décembre – Procida et sa crèche, le monde en miniature
8 décembre – Les enseignes de Venise avec Andrea Carrer
9 décembre – Recette : les pâtes au chou-fleur
10 décembre – Vicence et le Teatro Olimpico
11 décembre – La première bouchée de parmesan et autres crimes minuscules
12 décembre – L’Italie en Podcasts
Bonjour Lucie. Merci pour ce calendrier de l’avent (même s’il manque une journée) découvert grâce à l’amie avec qui j aime voyager en Italie.
Depuis 22 ans, c ‘est la première année où je ne peux me rendre à Rome voir mon amie Luisa, ou partout ailleurs dans la « botte », mon pâys de coeur ! Grâce à ce blog, je voyage parmi tes si belles photos de Ravenne (où je ne suis pas encore allée) de Bologne, ville que j’ai adorée, de Venezia etc etc… Et tous ces articles histoire, musique, cuisine, tous très intéressants. Buon Natale e Felice Anno nuovo !
Je voulais envoyer une photo de mon Noël 2018 à Milan, con l’albero di Natale, ma non so come si fa !
Grazie mille ! Ravie de vous faire voyager. A presto, auguri !
Merci pour ce souvenir. En 2009, nous fêtions notre premier Noël ensemble et un soir, en rentrant du boulot, nous nous étions arrêtés à Termini pour y laisser notre petit mot.
Un joli souvenir 🙂 merci Coralie !