Plus le temps passe, et plus mes photos de voyage s’éloignent des clichés de carte postale.
J’aime photographier les trucs bizarres, les messages sur les murs, les chiens, les trucs brisés, cassés, pas à leur place. J’aime le décalage, l’ironie, le détail qui détricote les clichés. Quand les choses se mélangent, que rien n’est au bon endroit, et que pourtant, ça marche, l’image se crée.
Par contre, je n’ai jamais été une grande photographe. C’était le point faible de mon tout premier blog : les photos étaient moches. Puis je me suis fait plaisir avec un appareil photo de meilleure qualité, matériel que j’ai récemment remplacé par un appareil vraiment chouette. Mais ça ne fait pas tout. Depuis que j’ai investi dans du matos, j’ai appris à travailler mes cadrages, à composer une image, à oser.
Mes progrès sont immenses, même si mon niveau reste modeste : on partait de loin. De retour d’un tour dans le Sud, entre Calabre et Cilento, je vous montre quelques unes de ces images « hors champs » par rapport aux clichés parfaits qu’on montre habituellement sur les blogs ou sur instagram.
A lire : L’Italia per strada, une sélection de mes photos de rue publiée pendant le confinement
L’Italie, pas la carte postale
Lasciare libero
Ces mots, peints à la main ou imprimés sur un panneau routier, vous les verrez partout en Italie. Lasciare libero / lasciare libero il passo / lasciare libero l’ingresso – anche di notte. C’est l’équivalent du « Sortie de véhicules » français : laissez libre (le passage)(même la nuit).
Il mare, la mer
La mer, c’est la carte postale par excellence. Le paysage travaille tout seul, il n’y a qu’à équilibrer le ciel et l’eau dans l’image, et clic, c’est dans la boîte ! Je me suis beaucoup amusée à dépasser ces clichés (même si j’en ai faits, je ne jette la pierre à personne) pour capturer des moments différents. Avec pour toile de fond, la mer, bien sûr.
Catanzaro lido, lungomare
Il y a un lieu en particulier qui m’a inspirée : le lungomare de Catanzaro Lido. Suite à diverses (més)aventures, je me suis retrouvée à Catanzaro Lido. « Mais qu’est-ce que tu fous là bas ? » a été la réaction d’une amie calabraise. Moi non plus, je ne sais pas bien, ce que je foutais là bas. Catanzaro Lido est une station balnéaire moche, avec des immeubles construits dans les années soixante (à l’oeil nu) en très mauvais état. Les quelques rues du centre avec des maisons et immeubles moins monstrueux sont livrées à un trafic de voitures continu, il n’y a pas de trottoir, bref, c’est franchement pas un endroit sympa. Mais Catanzaro Lido est posée sur une plage de sable fin baignée d’eaux transparentes : si l’humanité n’étaient pas passée par là, un vrai paradis. De fait, le lungomare de Catanzaro est un long balcon au dessus de la plage, d’où les habitants se penchent pour contempler la mer et oublier la terre.
La macchina, la voiture
Forcément, en Italie, il y a des voitures partout. Si je ressens une haine viscérale contre les SUV, ces gros machins polluants inutiles, j’ai bien plus de tendresse pour les petites citadines cabossées garées n’importe comment (qui polluent aussi, je sais). Ne cherchez pas, c’est pas rationnel.
On a déjà parlé de la conduite des italien.nes qui ne cesse jamais de me surprendre. Mais il y aurait beaucoup à dire concernant le parking. Je me rappelle à Ischia, lorsqu’on allait à la plage avec la famille pour laquelle je travaillais. La mère garait la voiture en double file, et laissait la porte ouverte. Si un automobiliste voulait sortir de sa place, il entrait dans la voiture qui le bloquait, ôtait le frein à main, poussait le véhicule, remettait le frein et refermait la porte. Normal.
Ce voyage en photo s’achève là, j’espère qu’il vous a plu et vous a raconté autre chose. Il y en aura d’autres, peut être (ne jamais trop s’avancer) !
Cette galerie photo est géniale! Merci pour ce partage qui dépayse et fait du bien!
Baci, Lauren
Très intéressante série de photo! Je suis suisso-italienne et j’ai toujours mes grands-parents au fin fond des Pouilles, dans un village, avec des coins très beaux et des coins très moches. Mais ça résume, un peu le Sud de l’Italie, des endroits sublimes, des vieux palais, des eaux cristallines, des oliviers centenaires, mais aussi des centres-villes moches, trop de voitures, de déchets, etc.
C’est ça aussi l’Italie 🙂
C’est marrant comme tes photos ressemblent un peu à celles de nos vacances en famille dans les années 1990 quand on faisait rentrer dans la cadre tout sorte de choses et qu’on découvrait le résultat en allant chercher la pellicule développée après les vacances. Les réseaux sociaux, Instagram in primis, nous ont fait perdre ce côté authentique. C’est dommage…
Si tu ne la connais pas encore, je te conseille d’aller jeter un œil au travail que fait Irene Ferri (aucun lien de parenté avec elle ! 🙂 ). Je trouve qu’elle arrive très bien à transmettre des images de cette Italie hors carte postale, une Italie tellement plus authentique.
https://www.ireneferri.com/it/
Sandrine