Nous sommes arrivés au 16e jour du calendrier de l’avent. Aujourd’hui, je n’ai pas beaucoup de temps à consacrer à mon article. Pas mal de choses à boucler avant les vacances, même si cette année, je reste en Italie. Alors, je voudrais vous parler d’un lieu qui m’a tant émerveillé quand j’habitais à Rome. Parce que c’est toujours plus simple, fluide et rapide de parler de ce qui nous passionne, en tout cas, pour moi.
J’en avais entendu parler pendant le cours d’histoire de l’art que je suivais en Erasmus. Ce cours, je l’avais choisi par défaut, à force de ne rien comprendre aux méandres de l’université romaine. Je ne trouvais pas assez de crédits pour compléter mon parcours en lettres modernes. Je me suis dit, pourquoi pas l’histoire de l’art ? Mon learning agreement a été accepté : tout est plus souple, en Erasmus. C’est comme ça que je me suis retrouvée dans l’obscurité, chaque mardi, à suivre les diapositives qui venaient appuyer un discours pour moi incompréhensible d’un professeur imposant et reconnu à l’accent romain aussi gras que grave. L’obscurité et les panini que j’ingurgitais à la pause juste avant le cours provoquaient une irrésistible somnolence, dans un sursaut de sommeil, j’ouvrais les yeux sur un Caravage obscur ou une Madonne du Bernin aux yeux révulsés d’extase.
Ma découverte du Palazzo Barberini, à Rome
Finalement, c’est grâce à cours dont j’ai des souvenirs confus que j’ai fait les découvertes les plus passionnantes. Car en plus de nous abreuver de diapositives et de concepts pour moi insaisissables, ce prof nous envoyait étudier sur le terrain. A l’examen, nous devions présenter une série d’églises et de musées que nous aurions visités et étudiés en détail.
C’est comme ça qu’un jour, probablement par un matin brillant de l’hiver romain, j’ai grimpé la rue en pente qui conduit au Palazzo Barberini pour la première fois.
L’ancienne demeure des Barberini, fier bijou de l’architecture baroque, apparait au milieu de jardins animés du doux bruit d’une fontaine. C’est aujourd’hui la Galleria Nazionale di Arte Antica, et une visite fondamentale pour les étudiant.es en histoire de l’art, ou les curieux et curieuses en général. Mais j’abrège, car je vois que je m’emballe et que le temps presse.
Parmi les diapositives que notre émérite professeur nous avait montrées, l’une d’elle avait retenu notre attention plus longuement : une reproduction du Trionfo della Divina Providenza, de Pietro da Cortona. Deuxième fresque plus grande de la ville après le plafond de la Chapelle Sixtine, pour vous donner une idée. Mais ça, la diapositive ne le disait pas.
Mes photos ne vous diront que peu de choses de la monumentalité et de l’effet incroyablement hypnotisant de cette œuvre. Allongée sur les canapés placés au centre du salon de 530m², j’en ai contemplé les détails, totalement envoûtée. Un émerveillement tel qu’il éclipserait presque le souvenir des autres chefs-d’œuvre contenus par le musée, que j’ai pourtant visité et revisité au fil des années… mais il est tard et je dois vous laisser, avec ces quelques photos prises en hiver, quand la nuit tombe tôt et que les jeux de lumière rendaient la fresque plus époustouflante encore.
Pour en savoir plus : le site du musée
Revoir les cases des jours précédents :
1er décembre – L’église de San Zaccaria, à Venise
2 décembre – L’île vénitienne de San Pietro di Castello
3 décembre – Le mot circumnavigare
4 décembre – La recette de la cacio et pepe
5 décembre – Un de mes films italiens préférés, Il Marchese del Grillo
6 décembre – L’île de San Francesco del Deserto dans la lagune de Venise
7 décembre – Procida et sa crèche, le monde en miniature
8 décembre – Les enseignes de Venise avec Andrea Carrer
9 décembre – Recette : les pâtes au chou-fleur
10 décembre – Vicence et le Teatro Olimpico
11 décembre – La première bouchée de parmesan et autres crimes minuscules
12 décembre – L’Italie en Podcasts
14 décembre – En Italie, les sapins sont bavards
15 décembre – Civita di Bagnoregio, le village dans le ciel
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