21 décembre, vingt-et-unième case. Aujourd’hui, mon moral joue au yoyo : c’est mon premier jour de vacances (youhou) et on m’a volé mon vélo (joyeux noël). Bon, on ne se laisse pas abattre, et on part plutôt sur l’Etna. Mais si, le volcan, en Sicile. J’y étais en juillet 2016 pour la dernière fois et j’ai une histoire à vous raconter. Ça se passe dans une forêt…
…une forêt d’arbres volcans.
Balade sur l’Etna
Crrssh, crrssh, fait la pierre volcanique. Nous entrons sur le sentier. Sur le flanc Nord-Est de l’Etna, nous quittons la chaussée asphaltée. Les pins forment une masse d’un vert profond. Ici, il neige en hiver. En plein de cœur de l’été, l’air est frais, le soleil voilé est remplacé par les genêts. On approche d’une masse claire : les Betula aetnensis. En langue vernaculaire, des bouleaux de l’Etna, aux troncs clairs se détachant sur la pierre noire. Approchons-nous, pour observer les troncs de cette espèce endémique capable de s’adapter aussi bien au froid qu’aux chaleurs de l’été. Sur l’écorce, des stries brunes forment un drôle de dessin : de petits volcans. Sûrement un dessin fait par quelque promeneur, vous dites-vous. Mais voilà que tout autour du tronc, apparaissent d’autres volcans, et encore d’autres sur l’arbre voisin, et d’autres encore, répétés de tronc en tronc.
Comme si le bouleau de l’Etna avait voulu graver dans son tronc son originalité et dire aux promeneurs qu’il n’avait rien d’un bouleau classique.
L’invasion de la Sicile par le bouleau
Mais comment est-il arrivé là ? Typique des forêts des pays froids, le bouleau aurait débarqué en Sicile à la faveur de la dernière glaciation, à la fin du pleistocène. C’est à dire il y a environ 110 000 ans. Quand l’ère glaciaire se termine, il y a environ 10 000 ans (une glaciation, c’est un peu plus long qu’une vague de covid), le climat se réchauffe. Il commence à faire chaud en Sicile pour notre bouleau au cul blanc. Plutôt que de se ruiner en crème solaire indice 50, il se réfugie sur les pentes de l’Etna, d’où il n’a plus bougé depuis. On rencontre ses troncs ornés d’oeillets-volcans sur le versant nord-est principalement.
Les photos de cet article ont été prises autour de Piano Provenzana.
Sources : le site Etna experience (en français) et le site Antropocene (en italien).
Revoir les cases des jours précédents :
1er décembre – L’église de San Zaccaria, à Venise
2 décembre – L’île vénitienne de San Pietro di Castello
3 décembre – Le mot circumnavigare
4 décembre – La recette de la cacio et pepe
5 décembre – Un de mes films italiens préférés, Il Marchese del Grillo
6 décembre – L’île de San Francesco del Deserto dans la lagune de Venise
7 décembre – Procida et sa crèche, le monde en miniature
8 décembre – Les enseignes de Venise avec Andrea Carrer
9 décembre – Recette : les pâtes au chou-fleur
10 décembre – Vicence et le Teatro Olimpico
11 décembre – La première bouchée de parmesan et autres crimes minuscules
12 décembre – L’Italie en Podcasts
14 décembre – En Italie, les sapins sont bavards
15 décembre – Civita di Bagnoregio, le village dans le ciel
16 décembre – Palazzo Barberini à Rome, l’émerveillement
17 décembre – Orsoni, Venise en couleurs
18 décembre – Joker ! La recette des esse de Burano
19 décembre – Sélection ciné en alternative aux cinepanettoni
20 décembre – Le mot : la malga